Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

Terre de Rupert et Arctique

1818-1855

 

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La charte de 1670 qui lui fut allouée par Charles II donnait à la Compagnie de la Baie d'Hudson le monopole sur tout le bassin hydrographique de la Baie d'Hudson, soit une superficie de près de 3,9 millions de km2, un tiers de l'actuel Canada.

En 1821, la Compagnie du Nord-Ouest fusionna avec la Compagnie de la Baie d'Hudson, leurs possessions territoriales combinant désormais les affluents des océans Arctique au nord et Pacifique à l'ouest. Cependant, les deux territoires (Territoire du Nord-Ouest et Terre de Rupert) restent séparés jusqu'en 1870. À cette date, soit trois ans après la création du Canada, le gouvernement canadien acquiert officiellement ceux-ci pour former les nouveaux Territoires du Nord-Ouest. De plus, une partie de la Terre de Rupert devient le Manitoba.

À la suite de l'acquisition de ce territoire, le gouvernement cherche à intégrer à la nation l'Ouest canadien, grâce à la construction d'un chemin de fer transcontinental, et à la promotion de la colonisation. On y attirait plusieurs groupes religieux, notamment les doukhobors et les mennonites de Russie, ainsi que les mormons des États-Unis.

 

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Vers le milieu des années 1840, la Grande-Bretagne était de nouveau engagée dans une querelle frontalière avec les États-Unis, cette fois à propos d’un territoire qui s’étendait des Prairies au Territoire de l’Oregon et à la côte du Pacifique. En 1845, durant la Querelle de l’Oregon, sir George Simpson, gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson pour la Terre de Rupert – vaste territoire qui englobait la ligne de partage de toutes les eaux se déversant dans la Baie d’Hudson – recommanda que des Métis soient formés en groupes de défense locale qui agiraient de concert avec les Royal Marines et la Royal Navy et que l’on organise d’autres groupes de cavaliers Métis et de fusiliers indiens qui accompagneraient les forces régulières à être dépêchées dans le district de la Rivière Rouge.

 

Tout au long du XIXe siècle, les entreprises d’exploration et de développement menées par l’empire britannique et, plus tard, par la Confédération canadienne, furent grandement facilitées par la connaissance qu’avaient du territoire les peuples autochtones et par l’adaptation ou la modification de leurs techniques de transport et de leur habillement. De ces nombreuses expéditions, on relève l’exploration de l’Arctique par voie navigable et les travaux de construction et d’arpentage des Royal Engineers sur l’ensemble du territoire canadien, de l’Est au Centre et des Prairies aux Rocheuses et au Pacifique. On retiendra notamment, quant à l’exploration du Nord canadien, le nom de Pierre Saint-Germain. Métis d’ascendance française et Denée, né vers 1790, il fut employé comme voyageur par la Compagnie du Nord-Ouest de 1812 à 1818. Passé au service de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1819, il se joignit en juin de l’année suivante au groupe de quinze hommes engagés par sir John Franklin en vue de sa première exploration des terres de l’Arctique. L’expédition, cependant, tourna rapidement très mal. Mandatée pour cartographier les côtes de l’Arctique de concert avec un groupe qui voyageait par mer, l’équipe de Franklin fit bientôt face à une pénurie de gibier et à la perte de nombreuses embarcations. 

 

Les Autochtones jouèrent un rôle clé dans la cartographie et l’exploration du Nord. En vertu de l’ordre 469 de l’Amirauté, émis le 28 janvier 1859, la « Médaille de l’Arctique 1818-1855 » fut accordée à titre rétroactif à tous les officiers et à tous les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) qui avaient porté assistance aux expéditions navales britanniques dans l’Arctique de 1818 à 1855. On y incluait les membres des nombreuses équipes parties à la recherche de sir John Franklin et des équipages de l’Erebus et du Terror, portés disparus en 1845 et qu’on ne retrouva jamais vivants.

La liste des récipiendaires de cette médaille se lit comme un bottin des familles métisses,

iroquoises et autres familles autochtones qui, au milieu de ce siècle, avaient instauré une longue tradition de service à titre de voyageurs et de passeurs au service de la Compagnie. On y trouve, entre autres, des noms iroquois tels Charles Arahota, Ignace Montour et Thomas Karahotan ; des noms cris, sauteux et algonquins, tels Pierre Kanaquasse, Thomas Misteagun et John Nooquay ; et ceux de familles métisses bien connues, dont les Kirkness, les Desjurlais, les Fidler, les Isbister, les Saint-Pierre et les Rondeau.