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Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

PROGRAMME CANADIEN DE RECRUTEMENT

Mesures de recrutement et de maintien en poste


En raison de leur contribution continue aux activités militaires canadiennes, les peuples autochtones sont un atout pour la Défense. Un certain nombre de mesures ont donc été prises pour stimuler la participation des Autochtones dans les Forces canadiennes. Plusieurs politiques et programmes importants ont été conçus pour faire mieux connaître les possibilités de carrière dans les Forces canadiennes et rendre la vie militaire plus attrayante pour les Autochtones.

Au début des années 1970, les forces armées commencent à déployer des efforts de recrutement spéciaux pour encourager les Autochtones à s’enrôler. Le Programme d’enrôlement des Autochtones du Nord est lancé en 1971 pour attirer les Autochtones vivant au nord du 60e parallèle dans les Forces canadiennes. Un organisme de recrutement créé spécialement est chargé de visiter régulièrement les collectivités de l’Arctique. Les candidats autochtones intéressés sont conviés à une instruction préalable au recrutement pour les préparer à satisfaire aux exigences de la vie militaire. Cette initiative n’a toutefois que peu de succès : rares sont les recrues qui possèdent la scolarité exigée, moins nombreuses encore sont celles qui terminent l’instruction de base et une minuscule fraction à peine finit par faire carrière dans les Forces canadiennes. Le programme est donc suspendu en 1999.

Les nouvelles initiatives qui prennent la suite sont d’un meilleur rapport, tant pour les participants autochtones que pour les forces armées. Le Programme Bold Eagle, initiative conjointe du ministère de la Défense nationale, de celui des Affaires indiennes et du Nord Canada, de la Federation of Saskatchewan Indian Nations (FSIN) et de la Saskatchewan Indian Veteran’s Association, est lancé en 1990. Il a pour but d’accroître l’estime de soi chez les jeunes autochtones des provinces des Prairies. Le programme comprend six semaines d’instruction élémentaire des recrues de la milice complétées par des activités de sensibilisation à la culture des Premières nations organisées par la FSIN et dirigées par les Aînés. Les participants sont initiés à la vie et au service dans les Forces canadiennes. Le programme connaît un énorme succès. Ainsi, 58 des 59 candidats de l’exercice Bold Eagle de 1999 reçoivent leur diplôme. Les diplômés ne sont pas obligés d’entrer dans la Première réserve à la fin du cours, mais ils en ont la possibilité. En 1999, dix participants s’enrôlent dans la Première réserve et trois dans la Force régulière. De nombreux autres retournent dans leurs communautés avec une toute nouvelle confiance en eux. Selon Howard Anderson, grand chef des Saskatchewan First Nations Veterans, les jeunes sortent du Programme Bold Eagle « la tête haute et diablement fiers. C’est vraiment une superbe bande de jeunes quand ils en sortent ». Le bombardier Kisha Potts, diplômé du programme, s’enrôle dans la Réserve et il servira en Afghanistan. Un autre programme, le Sergeant Tommy Prince Army Training Initiative, vise à augmenter le nombre d’Autochtones qui servent dans l’infanterie et dans les métiers connexes des armes de combat.

 

Les participants recrutés sont regroupés en unités de la taille d’un peloton et ils suivent un cours de familiarisation spécialisé qui intègre les points de vue et valeurs autochtones.

Le Programme d’enrôlement des Autochtones des Forces canadiennes est lancé en 2000 afin de renseigner les Autochtones, avant l’enrôlement, sur les possibilités de formation et d’emploi à plein temps dans la Force régulière. Alors que le Programme d’enrôlement des Autochtones du Nord visait exclusivement à recruter des jeunes Autochtones des régions septentrionales éloignées, le nouveau programme accueille des recrues autochtones de toutes les régions du pays. Il comprend deux cours d’instruction préalable au recrutement : le premier se donne à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour les recrues qui vivent dans le Grand Nord, et le second, à Farnham, au Québec, pour toutes les recrues autochtones du programme. À la fin du cours, les candidats peuvent postuler un emploi dans la Force régulière et commencer leur qualification militaire de base, mais ils n’y sont pas obligés. Lorsque le programme a été annoncé, le ministre de la Défense nationale espérait qu’il permettrait de doubler la proportion de membres des Premières nations, d’Inuits et de Métis servant dans les Forces canadiennes pour la porter à 3 p. 100.

 En 2007, le Chef du personnel militaire annonce « l’Année d’initiation au leadership à l’intention des Autochtones (AILA) », programme d’un an qui sera offert au Collège militaire royal du Canada à Kingston en Ontario, et accueillera une trentaine de candidats autochtones. Le premier contingent arrive au début de l’année scolaire 2008. Le programme, offert sous la direction de l’Académie canadienne de la Défense, constitue « une importante mesure pour garantir aux candidats autochtones la possibilité de se faire des amis, d’interagir, d’apprendre et de développer des aptitudes au leadership dans un environnement bilingue, multiculturel et particulièrement diversifié. »

 

 

L’AILA vise à permettre à des candidats autochtones sélectionnés d’entreprendre des études universitaires, d’acquérir des compétences militaires, de développer des aptitudes au leadership et de faire du sport.

 

Ce programme favorise le leadership et la croissance personnelle dans un milieu d’apprentissage stimulant et positif, contribue aux activités de sensibilisation des Forces canadiennes au sein des collectivités canadiennes et offre à des Autochtones la possibilité de servir le Canada à titre de leaders, éventuellement au sein des Forces canadiennes. Les candidats de l’AILA sont choisis dans toutes les régions du Canada par un comité supérieur de révision composé de hauts fonctionnaires civils et de hauts gradés militaires conseillés par un comité consultatif autochtone où on retrouve des conseillers pédagogiques provenant de quatre importants groupes autochtones (Assemblée des Premières Nations, Ralliement national des Métis, Inuit Tapiriit Kanatami et Association nationale des centres d’amitié). Des activités de soutien culturel sont réalisées en consultation avec le comité consultatif.

Au cours des 10 dernières années, les forces armées ont pris d’autres mesures importantes pour faire des Forces canadiennes un milieu plus accueillant pour les Autochtones et leurs cultures uniques. Le Groupe consultatif des Autochtones de la Défense travaille à l’amélioration des rapports entre les Autochtones et les forces armées en identifiant les problèmes auxquels font face les membres du personnel militaire et civil autochtones du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes, en augmentant les taux de maintien en poste et en garantissant des milieux de travail confortables et productifs pour les Autochtones. Les forces armées ont aussi pris des mesures pour respecter les croyances religieuses en autorisant les Autochtones en uniforme à garder leurs tresses, dans la mesure où cela ne compromet pas la sécurité. Les Forces reconnaissent que la diversité de la société canadienne constitue un atout et que les membres autochtones constituent un élément essentiel de leur stratégie future qui leur permettra de demeurer une institution fière, représentative des peuples du Canada et de leurs aspirations et valeurs communes.

Les Autochtones servant à l’étranger auprès des Forces canadiennes d’aujourd’hui continuent d’enrichir leur patrimoine militaire. Ils contribuent aussi grandement à la préservation du patrimoine des unités au sein desquelles ils servent au pays. En 2006, le Sergent Leblanc a organisé une petite expédition pour escalader deux pics des montagnes Rocheuses situés près du parc provincial Peter Lougheed, à Kananaskis, en Alberta. l’Opération SUMMIT DUKE visait à placer deux plaques commémoratives au sommet des pics nommés en l’honneur de deux anciens commandants. Dans le cadre d’une entente avec Parcs Canada, les deux plaques ont plutôt été installées au début du sentier du lac Kananaskis supérieur, qui donne sur les deux pics. Le mont Hart-McHarg a été nommé en l’honneur du Lieutenant colonel William Frederick Hart-McHarg, tué au combat lors de la seconde bataille d’Ypres, le 24 avril 1915. Le mont Worthington honore la mémoire du Lieutenant colonel Donald Grant Worthington, tué au combat au cours de la bataille de Normandie le 9 août 1944.

Date de dernière mise à jour : 02/06/2018

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