Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

les amérindiens et les guerres.

Il faut détruire le mythe selon lequel les Amérindiens vivaient en parfaite harmonie avant l’arrivée des Européens. En effet, la guerre occupe une place centrale dans la culture et le mode de vie de nombreuses nations. Les guerres sont une réalité permanente partout même si, selon l’historien Tom Holm, leur intensité, leur fréquence et leur caractère décisif sont variables. Les causes sont complexes et souvent inter-reliées, issues de motivations et de besoins individuels et collectifs.

Guerriere indien

Les indices recueillis par les archéologues confirment le rôle de premier plan que tenait la guerre dans les sociétés amérindiennes bien avant l’arrivée des Européens. Dès l’an 1000, par exemple, les villages hurons, neutres, pétuns et iroquois sont de plus en plus souvent entourés d’une palissade de pieux qui peut atteindre 10 mètres de hauteur, et certains ont une deuxième, voire une troisième enceinte pour mieux se protéger des attaques de l’ennemi. Craig Keener décrit de quelle façon ces structures deviennent de plus en plus imposantes et élaborées jusqu’aux années 1500, ce qui représente un énorme investissement en travail commun que les villageois n’auraient certainement pas fait s’ils ne l’avaient pas jugé nécessaire. Des sièges et des assauts devaient donc être livrés contre ces villages fortifiés avant l’arrivée des européens. Les guerres ont aussi entraîné la création de systèmes politiques très complexes parmi ces nations iroquoiennes. Les grandes confédérations, comme la Confédération iroquoise des Cinq Nations et la Confédération huronne, qui datent probablement de la fin du XVIe siècle, sont nées du désir de leurs membres de mettre fin aux guerres fratricides qui ravageaient leurs sociétés depuis des centaines d’années.

Palissade indienne

Les guerriers se déplacent ordinairement en petits groupes et cherchent à fondre sur l’ennemi par surprise ou à l’encercler, tout en évitant d’être victimes des mêmes tactiques de la part de l’adversaire. Il s’agit de tirer parti du terrain pour rester dissimulés et tendre une embuscade à l’ennemi, ou de fondre sur un camp la nuit pour en surprendre les occupants en plein sommeil. Après avoir atteint leur objectif, les guerriers battent en retraite avant que la riposte puisse s’organiser. Bien qu’adaptées aux conditions dans les forêts d’Amérique du Nord, les tactiques de guérilla sont aux antipodes des méthodes européennes de l’époque. Aux yeux des Européens, pour qui une discipline rigide est essentielle si l’on veut qu’un soldat soit capable de fournir une puissance de feu maximum au sein d’une formation massée en terrain découvert, les guerriers indiens font figure de combattants indisciplinés, dénués de tout sens tactique. En outre, les Européens considèrent que se dissimuler derrière les arbres est une preuve de couardise et que le fait de viser surtout les officiers est peu sportif et barbare. Les guerriers indiens, de leur côté, sont très fiers de leurs propres tactiques et ils méprisent souvent les méthodes de combat européennes, qu’ils jugent courageuses, mais téméraires.

 

Guerres fleuries

Dans le monde amérindien d’avant Colomb, les guerres fleuries Aztèque résument aussi bien l’ensemble des codes de guerre indiens. Une guerre fleurie (ou « guerre des fleurs », qui est la traduction du mot nahuatl Xochiyaoyotl) correspond aux batailles dans lesquelles s’opposaient les Aztèques (donc les Mexicas, ou encore un de leurs alliés de la Triple Alliance, soit les Acolhuas soit les Tépanèques) et les troupes de Tlaxcala ou bien d’une autre cité de la vallée voisine, la vallée de Puebla. C’était un exercice très codifié mais également très rituel, durant lequel deux camps s’affrontaient. En général deux cités (appelées altepeme) s’affrontaient, dans le but de capturer des prisonniers prêts à sacrifier aux divinités. Le moment où la bataille avait lieu était convenu à l’avance, et elle prenait place à un endroit situé à la limite entre les deux cités et nommé cuauhtlalli ou yaotlalli.

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Le paradoxe de l’Enrôlement Amérindien :

‘’ beaucoup d’amérindiens ne voient leur service comme simplement patriotique ‘’ cite Windy Shouderblade, Cheyenne, vétéran du Vietnam, ‘’ c’est quelque chose de plus profond, transmis de génération en génération. Ce sont nos pères, nos grands-pères. Le statut de guerrier est toujours un achèvement pour l’indien. Ils sont toujours prêts à faire face à l’ennemi quand vient le temps’’

‘’ les membres de ma tribu, les Oneida, ont servis les États-Unis dans chaque conflit depuis la révolution’’ indique Amos Christjohn, ‘’ nous avons aidé le général Washington à revenir et prendre les colonies américaines, à se battre comme des indiens ‘’

‘’ les amérindiens ont un profond respect pour l’être suprême, le créateur’’ indique Douglas Leng, Winnebago, Vétéran de Corée. ‘’ l’aigle est celui qui vole le plus haut et les anciens nous ont appris à le respecter. Nous considérons ces plumes comme sacré. Chaque tribu a un Eagles staff, et la seule façon d’y ajouter une plume est de défendre notre territoire. Cette tradition se poursuit encore aujourd’hui’’

Carson Walks on Ice ajoute : ‘’ traditionnellement, on faisait la guerre par revanche, par honneur ou pour voler de la nourriture. On ne se battaient pas pour des territoires ou pour le plaisir de tuer. Quand on revenait des batailles, on avait plus d’honneur avec les biens capturés et les prisonniers qu’avec le nombre de tués.’’

Doug Long, Winnebago précise : ‘’ mon grand-père a fait la première guerre mondiale, mon frère le plus âgé a fait la seconde guerre mondiale, moi j’ai fait la Corée avec mon petit frère, et j’ai sept petits fils qui ont fait l’opération désert Storm. Dans notre tribu, à chaque fois que l’on a un nouveau guerrier, on ajoute une plume d’Aigle au Eagles staff. Ma famille en à ajouter sept. Je suis sûr que je parle au nom de tous les amérindiens en disant que je suis fier d’avoir servis.’’

 

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Le caractère primitif et « démocratique » des sociétés amérindiennes, s’il en fait souvent des adversaires pugnaces, finit par vouer leurs résistances à l’échec. Peu d’entre elles présentent un front uni contre l’envahisseur. Elles ne perçoivent pas davantage qu’il s’agit pour elles de mener une guerre de survie, cela rend extrêmement aléatoire tout mouvement unifié de résistance, chaque groupe ou clan décidant pour lui-même s’il est de son intérêt de combattre ou de faire la paix. Entravées par les divisions géographiques, les rivalités de tribu, de clan ou de famille, la fragilité du lien culturel commun, les quelques tentatives de riposte concertée, inspirée par une préoccupation commune, résistent rarement au premier échec militaire.

 Le véritable intérêt de leur recrutement n’est pas tactique mais politique et psychologique. La résistance amérindienne n’est en réalité qu’une succession de coalitions fragiles et ponctuelles entre tribus, auxquelles la coopération apparaît comme condition de leur survie. En recrutant parmi eux, les Américains, Canadiens et Mexicains sapent cette cohésion des Amérindiens, et démoralisent les plus acharnés.

Date de dernière mise à jour : 08/05/2018