la guerre Pequot
JUILLET 1636 – 21 SEPTEMBRE 1638 |
Nombre d'engagés Amérindiens inconnus. |
La guerre des Pequots est une guerre qui opposa les Amérindiens pequots aux colons anglais et à leurs alliés dans l'arrière-pays du Massachusetts à partir de l'automne 1636. Elle fit suite à une tentative de colonisation des terres amérindiennes, elle-même entraînée par de nombreux décès dus aux épidémies chez les Pequots. Une escalade dans la violence et la xénophobie mena à son événement emblématique, le massacre de Fort Mystic, crime qui scella le sort des autochtones. Si le traité de Hartford du mit officiellement fin à la guerre, celle-ci était en réalité à sens unique depuis un an déjà et prenait même la forme d'une oppression sévère des derniers Pequots. |
En 1633, la tribu des Pequots vit son effectif tomber de 8 000 à 4 000 à la suite d'une épidémie de variole, maladie apportée par les colons, ce qui suscita des tensions avec ces derniers. En 1634, à la suite d'une rivalité avec la tribu des Narragansetts, au sujet du commerce avec les Hollandais, Tatobem le Grand Sachem Pequot est tué et remplacé par son fils Sassacus. Le , John Oldham, un marchand anglais, est tué par des Narragansetts au large de Block Island. John Winthrop, alors gouverneur de la colonie de la baie du Massachusetts, demande à John Endecott de conduire une expédition punitive à Block Island, puis de rejoindre sur le continent la région du fleuve Connecticut, convoitée par les colons, afin d'exhorter les Pequots, accusés du meurtre de soldats britanniques, à livrer les coupables et payer des dédommagements. Le , Endecott quitte Boston avec une petite troupe et se rend à Block Island où il ne peut que détruire des habitations, car les Narragansetts se sont cachés dans les marais. Inquiété par cet échec, il gagne le Connecticut où les Pequots l'accueillent et acceptent la discussion. Ces derniers affirment qu'ils ignoraient que les soldats tués étaient anglais. Endecott ne les croit pas et menace de les attaquer s'ils ne livrent pas la tête des meurtriers. Les Amérindiens refusent et veulent négocier. Endecott lance une attaque qui fait plusieurs morts et quelques dizaines de blessés. C'est le début de la guerre. Les Pequots assiègent Fort Saybrook pendant l'automne 1636 et l'hiver 1637. Durant le siège, les belligérants entament des pourparlers mais, probablement à la suite d'une méprise, les Pequots adressent aux militaires un message interprété par le commandant Lion Gardiner comme la menace de tuer hommes, femmes et enfants blancs du Connecticut. Plusieurs affrontements s'ensuivent. Une trentaine de colons périssent, les victimes côté amérindien sont difficiles à dénombrer. |
Les pourparlers ratés, les peurs et les haines exacerbées ont une conséquence plus terrible encore. Le 1er mai 1637, les colons du Connecticut placent 90 hommes sous les ordres du capitaine John Mason en vue d'une offensive contre les Pequots. Plus tard, un pasteur de l'église de Hartford exhorte ces soldats à une tuerie. Rejoints par un grand nombre d'Amérindiens ennemis des Pequots, parmi lesquels les Mohegans du chef Uncas et les Narragansetts du chef Miantonomoh, ils progressent en direction du village fortifié de Missituck (Mystic) qui abrite des guerriers pequots et leur famille. Ils sont enfin rejoints par les hommes du capitaine John Underhill, du Massachusetts. Mason planifie un massacre. Le 26 mai, dans la nuit matinale, les colons et leurs alliés cernent le village. L'attaque est lancée au petit jour : en moins d'une heure le village est brûlé par les colons, les survivants de l'incendie qui tentent de s'enfuir sont presque tous tués par les mercenaires amérindiens placés alentour. Ni les femmes ni les enfants ne sont épargnés. Alors que les contemporains de l'épouvantable événement évoquent souvent entre 300 et 400 victimes, Mason, qui s'appuie sur des témoignages et un plan de Fort Mystic, parle de 600 ou 700. Des historiens comme Alfred Cave pensent aujourd'hui que l'estimation de Mason est plus proche de la réalité. À ces chiffres s'ajoute une centaine de morts parmi les guerriers pequots qui, peu après le massacre, sont venus des environs de Missituck pour venger ses habitants |
Comme pour la conquista espagnole, la guerre Pequot fut une victoire militaire Européenne grâce à l’ajout militaire massif amérindien. |