Guerre Franco iroquoise
1609 - 1701 |
21 500 ENGAGÉS (Estimation)Nombre MORTS EN SERVICE inconnus. |
IROQUOISIE |
HURONIE Erié, Neutres, Outaouais, Ojibwés, Mississaugas, Potawatomis, Algonquins, Shawnees, Wenrohronon, Mohicans, Innus, Abénaquis, Miamis, Illinois |
ROYAUME D'ANGLETERRE PROVINCES UNIES |
ROYAUME DE FRANCE |
AU MOINS 1 500 GUERRIERS ET 4 500 SOLDATS. | AU MOINS 20 000 GUERRIERS ET 1 700 SOLDATS. |
Les principales Batailles : Sorel (1610) · Long Sault (1660) · Montréal (1660) · Montréal (1661) · Lachine (1689) · La Prairie (1691) · Vallée Mohawk (1692) |
Lorsque les Français arrivent au Canada au début du xviie siècle, les tribus algonquiennes qui y vivent sont déjà en conflit avec les Iroquois. Samuel de Champlain, qui avait fondé Québec en 1608, forme bientôt une alliance commerciale et politique avec les Algonquins, ce qui propulse la petite colonie naissante française dans les guerres entre Algonquins et Iroquois, Champlain ayant promis à ses alliés de les soutenir et de les aider contre leurs ennemis. |
En 1641, le gouverneur de Montmagny bâtit un fort à l'embouchure du Richelieu, fleuve naissant au lac Champlain et coulant vers le Nord, reliant le Saint-Laurent et l'Hudson. Les déplacements des Iroquois deviennent plus difficiles, ce qui ne fait qu'envenimer la situation déjà tendue entre Iroquois et colons français. Les premières tensions ont commencé après le 17 mai 1642, jour où une cinquantaine de colons français sous la direction de Paul Chomedey de Maisonneuve débarquent sur la pointe où était la place Royale occupée auparavant par Champlain et nomme le site Ville-Marie, en l'honneur de la Vierge Marie. Au-delà de Montréal, les rapides de Lachine, censés mener à la Chine, constituaient une barrière naturelle. Mais les fondateurs de la ville s'y risquent et remontent la rivière des Outaouais toute proche. Les Iroquois décident alors de bloquer cette rivière en 1643. |
De 1646 à 1653, les Iroquois attaquent les Hurons, les Algonquins et leurs alliés français, font des prisonniers qu'ils torturent pour intimider les arrivants. Les expéditions militaires en réponse aux incursions iroquoises ne permettent pas d’entrevoir une paix durable et avantageuse pour la couronne. Afin de rétablir le calme et l’autorité royale, le Régiment de Carignan-Sallières est dépêché en Nouvelle-France en 1665 avec pour mission de mater les nations iroquoises. Au prix d’une campagne dévastatrice, celles-ci sont contraintes de rechercher des ouvertures de paix. Une période de prospérité s’ouvre pour la colonie. |
Ce climat de stabilité ne dure pas et les hostilités reprennent rapidement, encouragées par les colons de la Nouvelle-Angleterre, qui engagent leurs alliés iroquois à entreprendre de nouvelles incursions armées dans la vallée du Saint-Laurent. L’année 1690 voit le gouverneur Frontenac repousser une attaque anglaise sur Québec. En représailles, l’Iroquoisie est pacifiée par les armes. En dépit des efforts entrepris et des pourparlers entamés à Montréal et Québec, la réalisation d’une paix générale avec les cinq nations iroquoises échoue. |
En novembre 1688, la Glorieuse Révolution renversa Jacques II, l'allié de Louis XIV. Les Iroquois apprennent des Anglais d’Albany qu’Angleterre et France sont en guerre, et abandonnent toute idée de paix. Jacques-René de Brisay n’était pas encore au courant du renversement d'alliance. Du coup, pendant qu'il attendait les délégués iroquois pour la ratification d'un traité de paix, ceux-ci levaient des troupes. Le massacre de Lachine eut lieu le 5 août 1689 : environ 1500 guerriers iroquois, poussés dans leurs actions par les Anglais, s’abattirent sur le village de Lachine, aux portes de Montréal, près des rapides du même nom. Vingt-quatre colons furent tués, 70 à 90 faits prisonniers, dont 42 ne revinrent jamais. Sur 77 maisons, 56 furent rasées par les Iroquois et leurs alliés de la Confédération des Cinq nations. Le massacre de Lachine et ses suites auraient coûté la vie à un Québécois sur dix. En 1696, les Iroquois s'allièrent avec les Outaouais, et l’empire commercial des Français se trouvait ainsi menacé. Les hauts fonctionnaires de Montréal et de Québec demandèrent à Frontenac de lancer une grande attaque contre les villages iroquois. Frontenac ne lança la campagne que lorsqu'il en eut reçu l’ordre exprès du ministre de la Marine. En juillet 1696, l’armée, formée des troupes régulières, de la milice et des alliés indiens, forte de 2 150 hommes, quitta Montréal pour la marche finale vers le village des Onontagués mais n’y trouva plus que des cendres : l’ennemi avait fui dans les bois après avoir tout incendié. L’armée détruisit le maïs dans les champs et tous les vivres qu’elle put trouver, cachés dans le village et les environs. Dans le même temps, Frontenac continue à encourager l'établissement de nouveaux postes de traite à l'Ouest. Ainsi, des forts sont bâtis dans la région du Mississippi et dans les Prairies, permettant ainsi aux coureurs des bois d'échanger avec les Sioux et les Amérindiens des plaines. Le premier conflit intercolonial se poursuit jusqu'en 1697, année où la paix est signée entre la France et l'Angleterre par le traité de Ryswick. Des négociations sont alors entreprises entre Français et Iroquois qui ne sont presque plus soutenus par leurs alliés anglais en paix avec la France, et aboutissent en 1701 à la Grande paix de Montréal. |
Copie du traité de paix de 1701. (Le document original du traité de paix de 1701 est conservé aux Archives nationales d'outre-mer.) Pictogrammes des nations signataires : 1. Ouentsiouan représente la nation iroquoise des Onontagués et signe un échassier. 2. Pour les Tsonnontouan, c'est Tourengouenon qui appose la signature de la tortue. 3. Pour les Onneeiouts, la signature représente une fourche au milieu de laquelle se trouve une pierre. 4. Chez les Goyogouins (« peuple de la grande pipe », le dessin d'une pipe va de soi! 5. La marque de Kondiaronk, dit le Rat (un rat musqué), figure sur le traité de 1701. Un autre chef huron a pu apposer cette marque au nom de ce grand chef, mort deux jours avant la signature du traité. 6. L'ours, la signature du chef Kinongé, dit le Brochet, pour les Outaouais du Sable. 7. La marque des Abénaquis de l'Acadie, par le chef Mescouadoué. 8. L'ours, la marque des Outaouais Sinagos. 9. Pour les Gens du Sault, l'ours également, signature apposée par Haronhiateka. 10. La signature du chef des Gens de la Montagne est un chevreuil. 11. Le chef Kileouiskingié signe d'un poisson pour les Outaouais Kiskarons. 12. La fourche représente le lieu où vivent les Outaouais de la Fourche, à la confluence de trois rivières. 13. Représentés par Onanguicé, chef pouteouatami, les Mississagués (nation ojibwée) signent d'un oiseau-tonnerre. 14. Les Amikoués apposent la marque du castor. 15. Pour les Sauteux (Ojibwés), le chef Ouabangué appose la marque d'une grue. 16. Chez les Algonquins, on trouve deux signatures : un échassier ou une grue et, à côté, un être humain. 17. Une perche surmontée d'un scalp sert de signature pour le village des Pangichéas (Piankashaws). 18. La marque de Chichicatalo, chef très respecté chez les Miamis, regroupe deux symboles, dont une grue. 19. La marque du chef Outilirine pourrait représenter les Cris. En langue Crie, le suffixe -irin signie « homme ». 20. Représentés par Onanguicé, les Koueras Koueatenons (groupe illinois) signent d'un arc et d'une flèche. 21. La marque du village des Peorias (nation illinoise) est une tortue à longue queue. 22. L'emblème des Tapouaroas (groupe illinois). 23. L'emblème des Monisgouenars (nation illinoise), établi à la rivière des Moines. 24. Le village des Marouas (groupe illinois), signe d'une grenouille. 25. Pour les Pouteouatamis, la marque d'un chicot et trois racines. 26. Pour les Kaskaskias (nation illinoise), une plume encochée. 27. La marque du village des Ouiatanons (nation miamie) est une carrière. 28. L'esturgeon est la marque des Sakis (Sauks). 29. Chez les Outagamis, ou Renards, la signature est celle du… renard. 30. L'oiseau-tonnerre représente le symbole clanique des Puants. 31. La marque des Malominis (Folles Avoines) est celle d'un oiseau-tonnerre tenant une tige de folle avoine. 32. Le chevalier de Callière, Brochart de Champigny, et autres. (Notes tirées de : Alain Beaulieu et Roland Viau, La Grande Paix, Chronique d'une saga diplomatique, Montréal, Éditions Libre Expression, 2001, p. 109-111.) |
Date de dernière mise à jour : 09/05/2018