2eme guerre mondiale 1939-1945
LA SECONDE GUERRE MONDIALE |
1939 - 1945 |
Le 10 septembre 1939, le Parlement du Canada déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Les armées hitlériennes ont envahi la Pologne et les leaders du monde occidental constatent que la politique de l’apaisement n’est plus viable. Il faut contrer l’agression nazie, et le Canada ne peut rester en marge d’une autre grande guerre dans laquelle la Grande-Bretagne est impliquée. Pourtant, le premier ministre, William Lyon Mackenzie King, répugne à s’y engager totalement. Au départ, l’effort de guerre du Canada sera donc « à responsabilité limitée ». Un modeste contingent d’une seule division est envoyé outre-mer, et le gouvernement fait porter le reste de son effort sur le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique et sur la préparation à la production de guerre. Des événements terribles ne tardent pas à entraîner le Canada dans le conflit et, pendant six pénibles années, les Canadiens investiront leurs énergies dans un combat destiné à protéger et à maintenir les idéaux démocratiques de l’Occident. À la fin de la guerre, sur une population de seulement 11 millions d’habitants, plus d’un million de Canadiens et de Canadiennes auront servi dans les Forces.
En dépit du mécontentement exprimé par les anciens combattants autochtones pendant l’entre-deux-guerres, un vent de patriotisme indéniable souffle sur le Canada après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les armées allemandes envahissent successivement le Danemark, la Norvège, la Hollande, la Belgique et la France en mai et en juin 1940, le gouvernement passe d’un « effort de guerre limité » à une politique de « guerre totale ». Les peuples autochtones, comme tous les autres Canadiens, sont appelés à faire des sacrifices et à contribuer à la croisade nationale lancée dans le but de vaincre l’agresseur totalitaire.
Des militaires autochtones figurent parmi les victimes tombées à Hong Kong et à Dieppe; d’autres combattent en Italie et en Sicile.
D’autres encore escortent des convois dans la bataille de l’Atlantique et font partie d’équipages de bombardiers et de chasseurs, un peu partout dans le monde. Certains prennent part au débarquement du jour J avec la 3e Division d’infanterie canadienne et aux campagnes de Normandie et de l’Europe du Nord-Ouest. La guerre rassemble tous les Canadiens qui sont prêts à sacrifier leur vie pour rétablir la paix et la sécurité dans un monde en pleine tourmente.
Après la grande guerre, les indiens aux États Unis continuèrent a s’enrôler dans l’armée. Au moins 4000 servait l’armée américaine juste avant Pearl Harbor. Immédiatement après l’attaque japonaise, les Indiens s’enrôlèrent massivement. La moitie des hommes engageable de certaines tribus furent volontaires pour le service, de nombreuses tribus firent des conseils spéciaux de guerre pour préparer leurs membres a la mobilisation. Le conseil tribal Navajo, tena une convention spéciale en janvier 1942. avec ses 50 000 membres, le conseil déclara son support a l’effort militaire américain et promis de rester fidèle aux états unis jusqu'à la victoire complète de leur pays.
Au moins 45 % des volontaires Navajos furent refuses à cause de la santé et de l’age, mais au moins 3600 d’entre eux, soit 6% de la population, servirent l’armée.
Si enthousiastes à l’enrôlement, que certains d’entre eux arrivèrent avec leurs propres armes, et équipements de guerriers. A Fort Défiance, les volontaires restèrent des heures sous une neige battante afin de signer leur feuille d’enrôlement. 900 Navajos étaient engagés dans l’armée le lendemain de la déclaration de guerre.
La même ferveur se fit sentir à travers tous les USA : 25% des Apaches Mescaleros s’enrôlèrent. A la réserve Lac Oreilles au Wisconsin, 100 Chippewa sur une population de 1700 personnes s’enrôlèrent. La réserve Grand Portage envoya presque tous ses hommes. Fort Peck, montana, 131 blackfeet. Hopi 213 hommes sur une population de 2205 personnes.
De nombreux volontaires furent rejeter pour cause de santé ou d’age. Un indien Pima se plaigna de ne pouvoir s’enrôler à 7 reprises car il avait 37 ans. Un indien d’Arizona ne put s’enrôler à cause de son excès de poids. Un Chippewa rejeter car pas de dents : ‘’ je veux les tuer, pas les mordre !!’’
En 1942, 99% des hommes indiens éligibles pour l’armée étaient enregistrer pour le service. Selon le bureau des affaires indiennes, 24251 indiens servirent l’armée durant la guerre et au moins 20 000 autres vivant hors réserve et non enregistrer comme indiens servirent également. En d’autres mots, au moins 45000 indiens américains servirent durant la seconde guerre mondiale, soit plus de 10% de la population indienne de l’époque. Encore une fois, ils étaient volontaires a plus de 90%.
La plupart des soldats indiens étaient recensées comme blancs sur les feuilles d’enrôlement, mais dans le sud des États unis, les Indiens étaient envoyés dans les unités colorés de l’Armée avec les noirs. 3 Rappahannock de Virginie reçurent une sentence de 6 mois de prison pour avoir refuser de se reporter à une unité noire lors de leur enrôlement.
Les raisons de se porter volontaire pour défendre le Canada et la Grande-Bretagne sont nombreuses et, comme dans le cas de la Première Guerre mondiale, elles sont aussi diversifiées que le sont les Autochtones qui y prennent part. Lawrence Martin, un Ojibway de la bande de Red Rock, dans le Nord de l’Ontario, compte de nombreux membres de sa famille ayant servi dans les deux guerres mondiales. Son oncle a trouvé la mort à Passchendaele et son père a été blessé deux fois pendant la Première Guerre mondiale. Ce dernier lui dit : « Si tu dois aller à la guerre, ne te soustrais pas à ton devoir. » Martin servira dans le Lake Superior Regiment, en Europe.
Sidney Gordon, qui a grandi dans la réserve de Gordon en Saskatchewan, s’enrôle dans l’armée en avril 1941. « J’étais célibataire; alors, je me suis dit que ce serait une bonne expérience pour moi de m’enrôler dans l’armée » , de se rappeler Gordon. À l’époque, il touche un maigre salaire comme ouvrier agricole. Il ajoute : « Alors je me suis dit qu’un dollar et demi par jour serait mieux que ce que je gagnais; et puis je serais nourri et vêtu; alors, j’y ai bien réfléchi. » Russell Modest, un membre de la bande Cowichan ayant servi durant la Seconde Guerre mondiale, se rappelle s’être enrôlé dans l’armée en raison de l’expérience qu’il a vécue au pensionnat indien Coqualeetza de Sardis, en Colombie-Britannique : « J’ai entendu certains employés parler d’un membre de leur famille ou de proches qui avaient été tués dans les bombardements à Londres, en Écosse et de frères et de cousins qui avaient été tués en Afrique. » Son expérience de la vie au pensionnat l’avait préparé à la vie militaire :
Nous nous alignions tous les matins pour tout : le déjeuner, le dîner, le souper, l’église […] Alors, quand je suis entré dans l’armée, ce n’était rien de nouveau pour moi; je me suis intégré rapidement et plus facilement que certains des Blancs qui arrivaient de la ville et n’avaient aucune idée de ce qu’était la discipline militaire, vous comprenez. J’étais donc un peu préparé. J’ai quitté l’école à 16 ans et j’ai travaillé quelques années [...] Quand j’ai eu 18 ans, au lieu d’aller travailler [...] dans l’industrie forestière […] je me suis présenté au service du recrutement et je me suis enrôlé.
Comme d’autres, il s’enrôle par esprit patriotique, animé du désir d’aider à vaincre les Allemands; il veut « faire sa part ». Son père est bouleversé. Modest explique : « Il m’a dit je sais ce que tu as fait et ça ne te regarde pas. Si la guerre se passait au Canada, je comprendrais que tu fasses ce que tu as fait et que tu aides ton pays, mais la guerre se passe en Europe, c’est une guerre européenne, tu n’as rien à y voir, ça ne te regarde pas et je n’approuve pas ce que tu as fait. Je lui ai dit qu’il était trop tard, que j’avais prêté serment et que je ne pouvais plus reculer ». Outre-mer, Modest ira au front avec le Lanark and Renfrew Scottish Regiment, qui combattra dans les montagnes, les vignobles et les petites villes d’Italie.
Pour certains soldats autochtones, le service militaire est une aventure, une possibilité de manifester leur loyauté envers le Roi et la Reine. Le chef Walking Eagle, de Rocky Mountain House, en Alberta, incarne ce sentiment lorsqu’il déclare : « Chaque Indien au Canada se battra pour le roi George. » Pour d’autres, ce sera l’occasion de perpétuer la tradition du guerrier ou de se libérer du climat suffocant qui règne dans les réserves. Pour un grand nombre de recrues remplies d’espoir, le service militaire représente une chance d’échapper au chômage. La dépression des années 1930 a fait des ravages dans bien des communautés des réserves et, comme d’autres Canadiens, les hommes autochtones veulent subvenir aux besoins de leur famille par tous les moyens possibles. Devenir soldat assure un bon salaire, auquel s’ajoute une allocation pour personnes à charge. Après le déclenchement de la guerre, les volontaires enthousiastes sont nombreux et les files d’attente pour l’enrôlement s’allongent.
Au début de la guerre, la Marine royale du Canada, l’Armée canadienne et l’Aviation royale du Canada se montrent sélectives envers les candidats à l’enrôlement. L’Armée recherche des candidats en bonne santé et répondant à des exigences minimales quant à l’instruction. Partout au pays, il y a beaucoup plus de volontaires que d’élus, et les barrières raciales à la participation autochtone qui étaient évidentes pendant la Première Guerre mondiale existent toujours. Dans l’ensemble, les Autochtones ont un niveau d’instruction bien inférieur à celui de la plupart des autres Canadiens, ce qui, au début de la guerre, en empêchera beaucoup de s’enrôler. L’incidence de la tuberculose et d’autres maladies infectieuses parmi les populations autochtones est largement supérieure à celle que l’on observe dans les communautés non autochtones. Un rapport de la division des Affaires indiennes révèle que les cas de tuberculose parmi les Indiens pendant la guerre sont « dix fois supérieurs aux taux constatés parmi la population blanche ». En fait, un surintendant adjoint des services médicaux note qu’il est possible de déterminer l’état de santé de la communauté d’une réserve d’après le nombre de recrues qui en sont issues. D’autres obstacles à l’enrôlement des Autochtones s’ajouteront, apparemment motivés par des préférences individuelles. Ainsi, dans certaines régions, verra-t-on des officiers de recrutement locaux hésiter à retenir des candidats parmi les volontaires autochtones, en dépit des lettres élogieuses provenant d’Ottawa qui vantent les mérites des Autochtones. Dans certains cas, ces refus découlent d’idées préconçues selon lesquelles les recrues autochtones ne peuvent supporter les rigueurs du programme d’entraînement et le confinement dans les casernes.
La Marine royale du Canada se montre plus sélective encore que l’Armée dans sa politique de recrutement. Selon la politique en vigueur au début de la guerre, seule une personne « de pure ascendance européenne et de race blanche » peut être admise dans la Marine. Dans les faits, cette politique empêche toute participation autochtone. Cette politique discriminatoire tient à trois raisons, exposées dans un rapport du commandant de la côte du Pacifique, à savoir : que l’exiguïté des espaces ne se prête pas à une interaction positive des races; que l’accès des Autochtones à l’alcool est frappé de restrictions légales (la Marine est alors le seul service à distribuer encore une indemnité de grog à ses troupes); que les Indiens doivent disposer de mess distincts. Le gouvernement canadien maintient cette politique jusqu’au 12 mars 1943. Notons cependant que cette politique n’est pas appliquée de façon absolue, puisque le rapport de 1942-1943 des Affaires indiennes indique que la Marine compte déjà neuf Indiens inscrits dans ses rangs.
L’Aviation royale du Canada applique des standards d’instruction élevés et, du reste, n’accepte pas les candidats d’origine ethnique. L’Aviation royale du Canada est étroitement liée à son équivalent britannique, la Royal Air Force, dont elle est censée observer les mêmes codes de conduite et les mêmes politiques. Avant la guerre, la règle en vigueur parle non seulement de « pure ascendance européenne », mais très précisément aussi de « fils de parents qui sont tous deux […] sujets britanniques ». En 1939, la correspondance du Chef de l’état-major de l’Air par intérim montre que les Amérindiens sont l’exception à cette règle. En dépit de cette ouverture apparente, la représentation des Autochtones dans la force aérienne est bien inférieure à ce qu’elle est dans l’infanterie. Pour devenir pilotes, les candidats doivent préalablement avoir obtenu leur « immatriculation junior », c’est-à-dire avoir fait quatre ou cinq ans d’études secondaires (11e ou 12e année), ce qui, à toutes fins utiles, élimine presque tous les candidats autochtones, quand on sait qu’à l’époque, plus de 75 p. 100 des Autochtones du Canada ont un niveau d’instruction qui ne dépasse pas la troisième année. C’est ainsi que le rapport des Affaires indiennes de 1942-1943 fait état de seulement 29 militaires indiens dans l’ARC. Néanmoins, des hommes comme David Moses, un indien delaware d’Ohsweken qui a étudié l’agriculture à l’Université de Guelph avant la guerre, servent au sein de l’ARC. Pendant la dernière année de la guerre, Moses se trouve en Islande, où il pilote un Consolidated Canso, hydravion à coque en mission de convoi, à la recherche de sous-marins allemands, les U-boat.
Si louable qu’ait été cette participation initiale, McGill note par la suite que, dès 1942, le taux de participation n’est pas aussi élevé qu’il l’a été pendant la Première Guerre mondiale. Les Autochtones, hommes et femmes, sont attirés par les emplois rémunérateurs des industries de guerre, offerts hors des réserves. On s’enrôle encore dans toutes les provinces du Canada et le Rapport annuel de 1942 indique une hausse des enrôlements, dont le nombre est passé à 1 801. Mais, au milieu de 1943, le nombre de militaires indiens augmente, pour passer successivement à 2 383, puis à 2 603 en 1944. À la fin de la guerre, le rapport officiel de la division des Affaires indiennes indique que 3 090 Indiens (2,4 p. 100 des 125 946 Indiens inscrits dénombrés dans le recensement canadien) ont participé à la guerre. Comme dans le cas de la Première Guerre mondiale, le nombre de soldats autochtones est sans aucun doute plus élevé, étant donné que les Indiens non inscrits et les Métis sont exclus de ce calcul.
Tout comme durant la première guerre mondiale, les amérindiens firent face à de nombreux stéréotype puisque la plupart des blancs n’avaient jamais rencontré d’indiens en personne.
Le problème commençait déjà avec leurs noms. Quand Charles Kills The Enemy (tuer les ennemis en Français) voulut s’engager, le préposer lui demanda à plusieurs reprises son vrai nom de famille. Il fallut un long moyen a Kills the enemy pour prouver qu’il était sérieux et qu’il s’agissait bien de son vrai nom.
Un autre cas connus est celui de Get Shot With Two Arrows ( a été blessé par deux flèches). Blessé au combat, quand l’infirmière lue son dossier a l’hôpital, elle lui demanda comment il a pu faire pour être blessé par deux flèches. ‘’Get Shot With Two Arrows’’ lui expliqua qu’il ne s’agissait pas de sa blessure mais bel et bien de son nom.
Très souvent, les Indiens furent surnommer Chef ou Geronimo par leur frère d’armes. Les Indiens ressentaient peu d’offense concernant ces surnoms, il s’agissait pour eux d’ignorances plus que de racisme, et comme certains vétérans le signaleront plus tard, cela marquer un respect de la part des blancs qui comprenait mal pourquoi les Indiens servaient aussi fièrement leurs anciens ennemis.
La plus grande différence culturelle entre blancs et indiens se retrouvait surtout au niveau des objets d’artisanat et des cérémonies. Très souvent, les Indiens portaient sur eux des objets tels que plumes, sac médecine, foin d’odeur … Rentrés au pays, les vétérans brûlaient la plupart de ces objets, purifiant ainsi leurs âmes et leur esprit.
Ces objets marquer aussi le respect de l’ennemi. Quand Frankie Redbone, un Kiowa, fut capturer en 1944 ; les Allemands lui demandèrent de déposer tous ses biens sur la table. Le garde allemand remarqua un petit sac médecine dans le tas et demanda à Redbone de quoi il s’agissait. ‘’Médecine Indienne’’ répondit Redbone. Le garde emporta tous les biens de Redbone, hormis le sac médecine, espérant que celui ci aidera Redbone durant sa captivité… qui dura 8 mois sans incidents.
Dans la Pacifique, plusieurs cérémonies furent mener par les Indiens présents, et très souvent, la curiosité une fois passée, les soldats blancs étaient invités à y participés. Selon des articles de l’époque, des cérémonies furent menées par des soldats Apache, Comanche, Crow, Kiowa, Navajo, Pima et Pueblo. On retrouvait entre autres la danse du diable, la danse de l’aigle, la danse des cerceaux, la danse de guerre et le chant des montagnes.
A leur retour de la guerre, les Indiens retournèrent à une vie misérable. Durant l’hiver 1947-1948, un journal nota la situation économique désastreuse de la nation Navajo. La plupart des gens vivant avec moins de 1000$ par an, la mortalité infantile était sept fois supérieure a la normale et seulement 1 enfant sur 5 était scolarisé.
Après la guerre, les Indiens étaient face à un avenir incertain, beaucoup quittèrent les réserves dans l’espoir de trouver du travail.
L’intégration rapide des indiens dans la société blanche devint un objectif vital pour le gouvernement. Les Indiens de l’époque voyaient à nouveau leur culture disparaître et tenter de survivre dans le monde d’après guerre.
De nombreux anciens combattants autochtones soulignent qu’ils recherchent une chose plus que tout : que leur contribution soit reconnue. Ils ont participé à l’effort de guerre national de 1914 à 1919 et de 1939 à 1945. Ils ont combattu en tant qu’égaux aux côtés de leurs compagnons d’armes issus de toutes les couches de la société canadienne. Ils sont revenus chez eux conscients de ne pas être des citoyens « de deuxième classe » et animés des mêmes idéaux de démocratie, de liberté et d’égalité pour lesquels tant de Canadiens ont combattu et sont morts. Marins, soldats et aviateurs autochtones continueront à servir leur pays étant donné que le « nouvel ordre mondial » entrevu en 1945 ne réussit pas à instaurer la paix promise.