Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

francis pegahmagabow

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Trois fois récompensé par la Médaille militaire, il s'agit de l’un des soldats Amérindien le plus décoré de l'histoire militaire du Canada (Mais pas le plus décoré, voir Jerome Frank N et Prince Tommy).

 

Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Pegahmagabow devint volontaire pour le service de la Force expéditionnaire du Canada en Août 1914 et a été affecté au 23e régiment canadien (Northern Pioneers). Après avoir rejoint la force canadienne, il était basé à la BFC Valcartier. Il décora sa tente de l'armée avec des symboles traditionnels, y compris un cerf, symbole de son clan. En Février 1915, il a été déployé à l'étranger avec le 1er bataillon d'infanterie canadien de la 1re Division, le premier contingent canadien envoyées pour combattre en Europe.

Peu de temps après son arrivée sur le continent, Pegahmagabow a vu l'action au cours de la deuxième bataille d’Ypres, où les Allemands utilisèrent des gaz de chlore pour la première fois sur le front occidental, et c'est au cours de cette bataille qu'il a commencé à établir une réputation en tant que tireur d'élite et scout. Plus tard, son bataillon a pris part à la bataille de la Somme et c'est au cours de cette bataille que Pegahmagabow a été blessé à la jambe gauche. Soigné, il rejoint le 1er Bataillon qui se rendaient en Belgique. Au cours de ces deux batailles qui a duré près d'un an, Pegahmagabow porte des messages le long des lignes, et c'est pour ces efforts qu'il a reçu la Médaille militaire. Le 6 / 7 Novembre 1917, Pegahmagabow a obtenu une bar à sa Médaille militaire pour ses actions dans la deuxième bataille de Passchendaele. Pendant les combats, le bataillon de Pegahmagabow fut chargé de lancer une attaque à Passchendaele. A cette époque, il avait été promu au grade de caporal et au cours de la bataille, il a été encourager à jouer un rôle important en tant que lien entre les unités sur le flanc du 1er Bataillon. Lorsque les renforts du bataillon se sont perdus, Pegahmagabow a contribué à les guider à l'endroit où ils devaient aller et veiller à ce qu'ils atteignent leur place attribuée dans les lignes.

Le 30 Août 1918 lors de la bataille de la Scarpe, Pegahmagabow a été impliqué dans la lutte contre une attaque allemande sur la tranchée Orix, près de Upton Wood. Sa compagnie était presque à court de munitions et en danger d'être entouré. Dans un effort pour éviter une catastrophe, il a pris sur lui d'amener les fournitures nécessaires. Bravant la mitrailleuse et le feu ennemi, il sortit dans le No man’s land et ramena assez de munitions pour permettre à sa compagnie de continuer à repousser les contres attaques ennemi. Pour ces efforts, il reçut une deuxième barre à sa Médaille militaire, devenant l'un des 39 Canadiens à recevoir cet honneur.

Il fut rapatrié au Canada en 1919. Il avait servi dans l'armée pendant presque toute la guerre, et avait bâti une solide réputation en tant que tireur d'élite qualifiés.

 

À son retour au Canada, il continua à servir dans la milice (Algonquin Régiment). Dans le sillage de son père et de son grand-père, il a été élu chef de la bande Parry Island en Février 1921. Une fois au pouvoir, il a provoqué un schisme dans la bande après avoir écrit une lettre demandant à certaines personnes et les métis d'être expulsé de la réserve. Il a été réélu en 1924 et a servi jusqu'à son renversement par une lutte de pouvoir interne en Avril 1925. Une décennie plus tard, il a été nommé conseiller de 1933 à 1936.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé comme garde dans une usine de munitions près de Nobel, Ontario tout en étant un sergent-major dans la milice locale. En 1943, il est devenu le chef suprême du gouvernement autochtone autonome, une organisation des Premières nations.

Marié et père de six enfants, Francis Pegahmagabow décède sur la réserve de Parry Island, en 1952, à l'âge de 61 ans. Il est membre du Temple de la renommée des Indiens au Centre Woodland à Brantford, en Ontario, au Canada, et sa mémoire est également commémoré sur une plaque au Rotary et Algonquin Régiment Fitness Trail à Parry Sound. Plus récemment, il fut honoré par les Forces canadiennes qui nomma le bâtiment général du 3ème Groupe de patrouilles des Rangers Canadiens à la BFC Borden en son nom.

 

Francis Pegahmagabow a rarement parlé de ses exploits militaires. Cependant, son fils Duncan se souvient d'avoir dit que son père était responsable de la capture de 300 soldats ennemis.  

En 2003, la famille a fait don de ses médailles et de sa coiffe de chef au Musée canadien de la guerre où ils peuvent être vus dans le cadre de l’exposition sur la Première Guerre mondiale.

 

Citation des médailles :

 

1ere médaille : "Pour un service continu en tant que messager du 14 Février 1915 à Février 1916. Il portait des messages avec beaucoup de bravoure et de succès au cours de l'ensemble des actions à Ypres, Festubert et Givenchy. Dans tous ses travaux, il a toujours fait preuve d'un mépris du danger et sa fidélité au devoir est très louable ".

 

2eme médaille : À Passchendaele novembre 6th/7th 1917, ce sous-officier [sous-officier] a fait un excellent travail. Avant et après l'attaque, il est resté en contact avec les flancs, de conseiller les unités qu'il avait vues, cette information prouvant le succès de l'attaque et gagner un temps précieux dans la consolidation.

 

3eme médaille : "Au cours des opérations du 30 Août 1918, à Orix tranchée, près de Upton Wood, lorsque sa compagnie n’avait presque plus de munitions et en danger d'être entouré, ce sous-officier à traverser le terrain sous le feu des MG lourdes [mitrailleuse] et le tir ennemi et à ramener suffisamment de munitions pour permettre au poste de poursuivre et d'aider à repousser les contre-attaques ennemies ".

 

Citation du rapport du département des affaires indiennes, 1919 :

Une vingtaine d'Indiens se sont enrôlés dans le district de Parry Sound. L'un d'entre eux, le caporal Francis Pegahmagabow, a remporté la médaille militaire et deux barreaux. Il s'est enrôlé en 1914 avec le 1er Bataillon d'origine. Il s'est distingué comme un tireur d'élite et porte le record extraordinaire d'avoir tué 378 ennemis. Sa médaille militaire et deux barreaux ont été décernés pour sa conduite distinguée au mont Sorrell, à Amiens et à Passchendaele. À Passchendaele, le caporal Pegahmagabow a dirigé sa compagnie à travers un engagement avec une seule victime, et par la suite capturé 300 Allemands au mont Sorrell.

 

Mythes et Légendes :

Le 1er point est celui de ses médailles. Pegahamagabow n’Est pas le plus décoré de la 1ere guerre mondiale. L’information provient en fait du rapport des affaires indiennes en 1919 qui ne connaissais pas l’histoire du Sergent JEROME Frank Narcisse qui a lui aussi reçu 3 fois la médaille Militaire. Depuis l’information a été recopié, sans être vérifier et de ce fait le Sgt JEROME fut complètement oubliés dans l’histoire autochtone.

L’autre point étant la capture des 300 Allemands. L’auteur Adrian Hayes qui a écrit plusieurs ouvrages sur Pegahmagabow à constater aussi le manque flagrant d’information concernant cette fameuse capture (page 125 du livre Life Long warrior : Malheureusement, le résumé officiel est plein d'erreurs, qui ont été répétées à maintes reprises dans les livres, les journaux et ailleurs depuis lors.). Hormis le rapport des affaires indiennes de 1919, qui contient entre autres beaucoup d’erreurs et de manque sur le service des autochtones pendant la guerre, il existe aucun document en dehors des dires de Pegahmagabow concernant ses 300 prisonniers. La citation des médailles elles même n’en fait pas mention.

Des erreurs grave d’interprétation ou de lecture de documents ont été faite par des journalistes, notamment Peter Worthington et Joseph Hall concernant des faits sur Pegahamagabow. L’Auteur explique clairement dans son livre qu’il a voulu faire corriger les erreurs mais ne reçut en retour que des critiques et des accusations. Beaucoup d’erreurs, non corrigées, furent également commis sur les publications de Vétérans Canada et les musées ont conduit à la création d’un mythe Pegahmagabow, d’où il devient impossible de démêler le vrais du faux. Cela inclus la remise d’une médaille de conduite distinguée, des photos erronées, son engagement à Vimy, le nombre de ses blessures. Le fait à noter est le refus systématique de ces journalistes et organismes pour changer les informations malgré l’apport de documentation.

La fille de Francis, Marie Anderson, parlera de son frère Duncan en ces termes : ‘’Duncan se souvient des choses différemment de moi’’ Référence faite des dires cités par son frère et des récits souvent entendus et non vérifiable. Marie reconnaitra par contre, et cela est vrai, que son père fut totalement oublié par sa nation et qu’il était temps désormais de l’honorer.

Enfin, dernier mythe. Pegahmagabow n’étais pas un espion, ni fou. Contrairement aux autres Sniper, il préférait agir seul dans le No man’s land, le décompte exact de ses victimes pourrait ainsi être plus élevé. Il est à peu prés admis désormais qu’il souffrait à la fin de la guerre d’un trouble grave de stress post traumatique.

 

Nous n’essayons aucunement de détruire ou d’insulter la mémoire de ce soldat, mais je recommande fortement le livre de Adrian Hayes – Pegahmagabow Life long warrior; qui rétablis les faits entre réalité et mythe sur Pegahmagabow avec des années de recherches et d’interview.

Vous constaterez également en lisant mon site internet que les informations officielles véhiculer depuis longtemps contiennent énormément d’erreurs, répétées à maintes reprises sans être vérifier.

Peggy2