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Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

rebellion de 1837

1837 - 1838

 

 

1830 periode dessin titre

NOMBRE D'ENGAGÉS

ET DE MORTS EN SERVICE INCONNUS.

 

 

Les rébellions de 1837 et 1838 sont deux soulèvements armés ayant lieu dans les colonies britanniques du Bas-Canada et du Haut-Canada en 1837 et 1838. Ces soulèvements, qui se déroulent sur fond de crises économiques et agricoles, sont provoquées par le refus, de la part des autorités britanniques coloniales, d'accorder les réformes politiques réclamées par les Assemblées législatives, notamment l'établissement d'un gouvernement responsable. Dans le Bas-Canada, ce conflit se double d'une volonté d'émancipation de la majorité francophone face à la domination politique et économique que lui afflige la minorité britannique.
Les rébellions eurent lieu dans les colonies du Haut-Canada et Bas-Canada, c'est-à-dire dans la partie sud des provinces canadiennes actuelles de l'Ontario et du Québec. La rébellion au Bas-Canada débuta en premier, en novembre 1837, et était menée par Wolfred, Robert Nelson et Louis-Joseph Papineau. Cette rébellion aurait inspiré la rébellion, beaucoup plus courte, au Haut-Canada menée par William Lyon Mackenzie en décembre.

Dans les deux cas, le nombre des insurgés était beaucoup moins important que celui des troupes britanniques et des miliciens loyaux au régime, leur armement très limité et leur connaissance des tactiques militaires très sommaire. Les quelques batailles ont donc été plutôt à sens unique. Les rebelles ont en général été encerclés rapidement et ont dû se rendre après quelques heures.

 


 

Les deux soulèvements devaient être coordonnés, mais, en fait, celui du Haut-Canada tourna court. Les patriotes étant à court d’armes par rapport au nombre d’hommes dont ils disposaient, le premier acte de rébellion survint le 4 novembre 1837 lorsqu’une troupe de soixante-quinze d’entre eux, sous les ordres de Joseph-Narcisse Cardinal, connurent une mésaventure en voulant s’imposer face à des Indiens loyaux de Kahnawake. Dans son Rebellion : The Rising of French Canada 1837, Joseph Schull relate les événements : Une Indienne, partie à la recherche d’une vache égarée, avait aperçu le groupe qui s’approchait et avait couru avertir son chef. Elle le trouva à la messe et l’église s’était alors rapidement vidée. Lorsque les patriotes s’engagèrent dans le chemin qui menait au village, les bois environnants grouillaient d’Indiens. Le chef s’avança, seul, et s’enquit gravement de l’objet de cette visite. Cardinal l’informa, tout aussi gravement, de ce que les patriotes avaient grand besoin d’armes. Et au nom de quelle autorité, demanda le chef, une telle requête est-elle formulée ? « Au nom de ceci », répliqua Cardinal en sortant de sa poche un pistolet qu’il pointa sur la tête du chef.

Ce fut là son dernier geste guerrier. D’un geste vif, le chef écarta l’arme. Un effrayant cri de guerre rompit le calme dominical et les patriotes se retrouvèrent entourés d’une centaine de guerriers armés. Des soixante-quinze qu’ils étaient, onze seulement réussirent à s’échapper. Au milieu de la matinée, les guerriers de Caughnawaga avaient traversé à Lachine pour y livrer les soixante-quatre rebelles à la Cavalerie volontaire de Lachine.

 

La rébellion de 1837-1838 dans le Bas-Canada a été beaucoup plus violente que celle dans le Haut-Canada. Au cours du printemps et de l'été 1837, les chefs réformistes, dont le principal était Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote, ont tiré parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation était tellement tendue qu'en octobre 1837 toutes les troupes britanniques régulières ont été retirées du Haut-Canada et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne faisaient pas le poids devant l'importante force militaire coloniale, sous la direction du général John Colborne, complétée par un grand nombre de miliciens orangistes loyaux venant du Haut-Canada. Les Patriotes rebelles firent face aux troupes et aux milices loyalistes à trois occasions : à Saint-Denis, à Saint-Charles et à Saint-Eustache. La loi martiale fut déclarée et de nombreux rebelles, dont Louis-Joseph Papineau, ont dû s'enfuir aux États-Unis. Des centaines ont été arrêtés, plusieurs ont été déportés en Australie, d'autres furent pendus à la prison du Pied-du-Courant à Montréal.

On avait rassemblé, pour mâter cette insurrection, des contingents de guerriers indiens de Kahnawake (Caughnawaga), de Akwesasne (Saint-Regis) et de Kanasatake (Oka). Au début de novembre 1837, une troupe de cinquante Mohawks (Agniers) d’Akwesasne servirent aux côtés des miliciens blancs dépêchés depuis Cornwall (Haut-Canada) et de volontaires de la ville de Huntingdon lors d’opérations de contre-insurrection menées le long de la rivière Châteauguay. Quelques jours avant la bataille de Saint-Eustache, où les autorités s’attendaient à un dur engagement, quelque deux cents guerriers de Kahnawake se joignirent aux forces loyalistes dans les environs de Montréal et de Lachine.

Des Iroquois de Grand River, dirigés par le Métis William Johnson Kerr, et des Agniers Tyendinaga (Deseronto), menés par John Culbertson, aidèrent à repousser à la fois les rebelles de l’intérieur et les « Patriots » basés aux États- unis. Tyendinaga disposait d’hommes en nombre suffisant pour former une compagnie de fusiliers, mais on ne sait guère si une telle compagnie vit le jour.

Des bandes de Sauteux, venues de la région des lacs Huron et Simcoe sous la direction de Musquakie, aussi connu sous le nom de William Yellowhead, établirent leur campement à Holland Landing afin de surveiller le corridor militaire de Yonge Street qui s’étendait de York au lac Simcoe. Aux Narrows (aujourd’hui Orillia, en Ontario), d’autres groupes se mobilisèrent sous leur chef John Aisance et se tinrent prêts à porter, si nécessaire, assistance à la Couronne.