Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

guerre colonial

1689 - 1763

 

Guerre coloniale dessin titre

1 300 ENGAGÉS (?)

750 MORTS EN SERVICE

 

En Amérique du Nord, quatre grandes guerres intercoloniales ont opposé la France à l'Angleterre (puis la Grande-Bretagne) entre 1689 et 1763. Ces quatre conflits se sont déroulés en Amérique comme conséquence de guerres européennes. Bien que certaines de ces guerres impliquent aussi l'Espagne et les Pays-Bas, dans chaque guerre il y a d'un côté la France, son empire de la Nouvelle-France, et ses alliés amérindiens contre l'Angleterre, ses Treize Colonies, et ses propres alliés amérindiens.

Aux États-Unis, les guerres sont appelées les French and Indian Wars (guerres françaises et indiennes), un nom qui omet de décrire l'autre partie des belligérants à savoir les britanniques et leurs alliés.

Les quatre guerres, et leurs guerres européennes associées, sont :

 

Durée du conflit Guerre nord-américaine Guerre européenne Traité
1689 – 1697

Première guerre intercoloniale

( Voir la page sur la guerre franco- iroquoise)

Guerre de la Ligue d'Augsbourg Traité de Ryswick
1702 – 1713

Deuxième guerre intercoloniale

Guerre de Succession d'Espagne Traités d'Utrecht
1744 – 1748

Troisième guerre intercoloniale

Guerre de Succession d'Autriche Traité d'Aix-la-Chapelle
1754 – 1763

Quatrième guerre intercoloniale

( Voir la page sur la guerre de 7 ans)

Guerre de Sept Ans Traité de Paris

 

Première guerre intercoloniale

La première guerre intercoloniale (1688-1697), appelée par l'historiographie anglaise « King William's War, Second Indian War, Father Baudoin's War, Castin's War », se rattachant en Europe à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, est un conflit qui a en Amérique des enjeux différents. Ici, les affrontements se produisent pour le contrôle de la pêche du golfe du Saint-Laurent et de la fourrure des Grands Lacs et de la baie d'Hudson. C'est la première des guerres coloniales entre les colons français de la Nouvelle-France et les colons anglais de la Nouvelle-Angleterre, série presque ininterrompue de conflits qui prendront fin avec la défaite définitive des premiers à l'issue de la guerre de la Conquête en 1763.

 

Deuxième guerre intercoloniale

La deuxième guerre intercoloniale (ou Queen Anne's War dans l'historiographie britannique) désigne le théâtre américain de la guerre de Succession d'Espagne entre 1702 et 1713. Ce conflit est le second des guerres intercoloniales qui opposèrent les colonies françaises et anglaises en Amérique du Nord pour le contrôle du continent. Les alliés amérindiens des puissances européennes furent également impliqués dans les combats, ainsi que l'Espagne alors alliée de la France.

La guerre se déroula sur trois fronts :

1.La Floride espagnole et la Province anglaise de Caroline furent chacune sujettes à des attaques des deux camps. Les Anglais engagèrent les Français basés à Mobile, dans ce qui s'apparentait plus à une guerre par procuration avec le soutien des tribus amérindiennes. Ce théâtre d'opérations n'entraina pas de grands changements territoriaux, mais élimina presque toutes les populations amérindiennes de Floride, ainsi que le réseau espagnol de missions dans la zone.

2.Les colonies anglaises de Nouvelle-Angleterre affrontèrent les forces françaises et amérindiennes basées en Acadie et au Canada. La ville de Québec fut attaquée à plusieurs reprises --mais ne tomba jamais-- par des expéditions britanniques. La capitale de l'Acadie, Port-Royal fut prise en 1710. Les Français et leurs alliés amérindiens menèrent des raids contre des cibles dans la Province de la baie du Massachusetts dont le célèbre raid sur Deerfield en 1704.

3.Sur Terre-Neuve, les colons anglais basés à Saint-Jean à l'ouest de l'île se disputaient le contrôle de l'île avec les Français établis à Plaisance, à l'est. La plupart des opérations militaires se réduisaient à des raids de destruction des outils économiques de l'adversaire. Les Français capturèrent St. John's en 1709 mais les Britanniques la réoccupèrent rapidement après que les Français l'eurent abandonnée.

À la suite d'une paix provisoire en 1712, le traité d'Utrecht mit fin au conflit en 1713. La France abandonna ses revendications sur l'Acadie, la Baie d'Hudson et Terre-Neuve au profit de l'Angleterre mais conserva l'Île du Cap-Breton et certaines îles dans le Golfe du Saint-Laurent. Certains termes du traité étaient ambigus et les revendications de nombreuses tribus amérindiennes ne furent pas incluses dans le traité, ce qui laissait présager de futurs conflits.

Alliés amérindiens pour le Royaume de France :

Abénaquis
Mohawks
Choctaws
Timucua
Micmacs
Apalaches
Natchez

Alliés amérindiens pour le Royaume de Grande Bretagne :

Creeks
Chicachas
Yamasee

 

L'Amérique du Nord en 1702 puis en 1713

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La troisième guerre intercoloniale américaine, en anglais King George's War, a eu lieu de 1744 à 1748 entre les provinces française et anglaises du Canada. C'est un épisode de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748).
En Amérique, la rivalité est toujours aussi vive entre les colonies anglaises et la colonie française. Pendant les trente ans de paix (1714-1744) qui ont suivi la deuxième guerre intercoloniale (1702-1713), la France et l'Angleterre se sont employées à renforcer leurs positions en multipliant les forts et forteresses sur leur territoire. Les Français ont érigé la forteresse de Louisbourg sur l'Isle Royale (île du Cap Breton) pour assurer une présence française en Acadie.

La fourrure et la pêche sont toujours des enjeux du conflit, mais un nouveau s'y est ajouté : le territoire à l'ouest des Appalaches, la Vallée de l'Ohio. Les colonies anglaises du littoral atlantique considèrent cet espace comme un prolongement naturel de leur territoire tandis que les Français ne veulent pas sacrifier la route par laquelle ils passent pour se rendre dans la lointaine Louisiane, leur possession du golfe du Mexique.
La Nouvelle-France n'a pas les moyens de lancer des attaques d'envergure, et se contente de petites attaques sur des villages de la Nouvelle-Angleterre. Pour leur part, les habitants de Boston veulent absolument se débarrasser de la présence gênante de Louisbourg et ils organisent, en 1745 le siège de la forteresse qui doit capituler après un peu plus de 40 jours, à la grande stupéfaction des Français qui l'avaient pourtant qualifiée d'imprenable.

La France tente de reprendre sa place forte en 1746 mais c'est un échec complet. Cependant, elle réussit un coup d'éclat en Inde en s'emparant de Madras, un comptoir d'épices important pour l'Angleterre.

Quand la guerre se termine en 1748 par le traité d'Aix-la-Chapelle, décidant de revenir à la situation d'avant la guerre, la France échange avec l'Angleterre Madras contre Louisbourg. Louisbourg continue donc d'assurer une présence française dans le golfe du Saint-Laurent.

 

 

On posséde peut d'informations précises sur le nombre d'Amérindiens engagés pendant les Guerres Coloniales, mais on sait que la maîtrise de la Grande-Bretagne sur les mers lui permettait de dépêcher des troupes et de l'équipement en des quantités beaucoup plus grandes que la France. Ainsi, plus de 20 000 hommes (sur 140 000) servaient en Amérique du Nord, sans compter les forces coloniales tout aussi nombreuses, soit 12 000 soldats réguliers et 21 000 provinciaux. La France ne disposait au Canada que de 6800 soldats réguliers et environ 15 000 miliciens canadiens, et comptait au maximum sur l'appui de ses alliés amérindiens; à Louisbourg, les forces britanniques pouvaient aligner 28 000 hommes contre 6000 chez les Français (aidés de 500 Indiens). La partie était forcément inégale.

On sait aussi qu'en 1755, 250 miliciens canadiens et 600 Amérindiens réussirent à vaincre l'armée Britannique d'Edward Braddock, qui comptait 1500 hommes.

 

Date de dernière mise à jour : 09/05/2018