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Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

2eme guerre mondiale

1939-1945

 

Ww2

52 961 Engagés

1 960 Morts en service


 

Le 10 septembre 1939, le Parlement du Canada déclare la guerre à l’Allemagne nazie. Les armées hitlériennes ont envahi la Pologne et les leaders du monde occidental constatent que la politique de l’apaisement n’est plus viable. Il faut contrer l’agression nazie, et le Canada ne peut rester en marge d’une autre grande guerre dans laquelle la Grande-Bretagne est impliquée. Pourtant, le premier ministre, William Lyon Mackenzie King, répugne à s’y engager totalement. Au départ, l’effort de guerre du Canada sera donc « à responsabilité limitée ». Un modeste contingent d’une seule division est envoyé outre-mer, et le gouvernement fait porter le reste de son effort sur le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique et sur la préparation à la production de guerre. Des événements terribles ne tardent pas à entraîner le Canada dans le conflit et, pendant six pénibles années, les Canadiens investiront leurs énergies dans un combat destiné à protéger et à maintenir les idéaux démocratiques de l’Occident. À la fin de la guerre, sur une population de seulement 11 millions d’habitants, plus d’un million de Canadiens et de Canadiennes auront servi dans les Forces.

En dépit du mécontentement exprimé par les anciens combattants autochtones pendant l’entre-deux-guerres, un vent de patriotisme indéniable souffle sur le Canada après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque les armées allemandes envahissent successivement le Danemark, la Norvège, la Hollande, la Belgique et la France en mai et en juin 1940, le gouvernement passe d’un « effort de guerre limité » à une politique de « guerre totale ». Les peuples autochtones, comme tous les autres Canadiens, sont appelés à faire des sacrifices et à contribuer à la croisade nationale lancée dans le but de vaincre l’agresseur totalitaire.


Après la grande guerre, les Amérndiens continuèrent à s'enrôler dans les forces armées. Au moins 4.000 étaient en uniforme dans l'armée, la marine, l'armée de l'air, la garde côtière et la garde nationale américaine avant Pearl Harbor. Dès la déclaration de guerre, les Indiens se précipitèrent pour s'enrôler. La moitié des hommes admissibles sur certaines réserves se sont portés volontaires pour le service. Plusieurs tribus ont tenu des conseils de guerre spéciaux pour se préparer à la mobilisation. Le conseil tribal navajo, a appelé une convention spéciale en janvier 1942. Avec 50.000 membres tribaux présents, le conseil a déclaré son soutien à l'effort de guerre et a promis de rester ferme avec les États-unis jusqu'à ce que cette nation atteigne une victoire finale, complète et durable.

Bien que jusqu'à 45 pour cent des volontaires navajo aient été rejetés en raison de leurs besoins en matière de santé et d'alphabétisation, quelque 3 600 personnes, soit 6 pour cent de la population tribale, ont servi en service actif. Les hommes navajo étaient si désireux de se joindre à la lutte,  que certains arrivèrent aux centres d'enregistrement, avec leurs pistolets et leurs fusils de chasse. À fort Defiance, les volontaires se tenaient dans la neige pendant des heures pour signer leurs cartes d'enregistrement. Près d'un quart des 3.600 Ramah navajo s'enrôlairent le lendemain de la déclaration de guerre Américaine.

La même ferveur a été observée dans tout le pays indien. Un quart des mescalero apache se sont enrôlés. À la réserve du lac oreilles au wisconsin, 100 hommes chippewa se sont enrôlés sur une population de 1700, et au grand portage presque tous les chippewa éligibles se sont enrôlés. À fort peck, montana, 131 blackfeet se sont porté volontaire. Même les hopi, dont les membres partagent une suspicion historique du monde blanc, a contribué avec 213 hommes, ou 10 pour cent de leur population de 2 205 habitants, aux forces armées.

Un malentendu commun pour les volontaires indiens était l'espoir que tous ceux qui se sont inscrits pour le service mais qui furent refusés, pourtant, pour des raisons d'âge ou de santé.

«J'ai été rejeté sept fois à cause de l'âge», se plaignait un pima. '' Je n'ai que 37 ans ''. Un autre indien arizona, rejeté pour être en surpoids, a soutenu, «je ne veut pas courir. Je veux combattre. » Un chippewa, rejeté parce qu'il n'avait pas de dents, aurait grondé,« je ne veux pas les mordre. Je veux juste les tirer! ''.

 

En 1942, au moins 99 pour cent de tous les hommes indiens admissibles s'étaient inscrits pour le système de selection de l’armée aux Etats unis. Si tous les hommes américains admissibles s'étaient engagés dans la même proportion que les tribus, il n'y aurait pas eu besoin du système de service sélectif. Le bureau des affaires indiennes a rapporté plus tard que, à l'exclusion des officiers, 24521  indiens des réserves ont vu le service militaire pendant la guerre. Environ 20 000 indiens vivant hors des réserves ont également servi. C'est-à-dire quelque 45 000 Indiens, soit plus de 10% de la population estimée à 350 000 Indiens aux États-Unis, ont assisté à un service actif dans les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faut ajouter à cela, près de 8300 indiens du Canada qui combattirent des 1939. Dans certaines tribus, jusqu'à 70% des hommes étaient dans l’armée. Il ne faut pas oublier aussi des centaines de femmes indiennes  qui servaient aussi dans le Corps d'armée des femmes (WAC), les femmes de la Navy acceptées pour le service d'urgence volontaire (WAVES) et le corps infirmier de l'armée.

 

Pour certains soldats autochtones, le service militaire est une aventure, une possibilité de manifester leur loyauté envers le Roi et la Reine. Le chef Walking Eagle, de Rocky Mountain House, en Alberta, incarne ce sentiment lorsqu’il déclare : « Chaque Indien au Canada se battra pour le roi George. » Pour d’autres, ce sera l’occasion de perpétuer la tradition du guerrier ou de se libérer du climat suffocant qui règne dans les réserves. Pour un grand nombre de recrues remplies d’espoir, le service militaire représente une chance d’échapper au chômage. La dépression des années 1930 a fait des ravages dans bien des communautés des réserves et, comme d’autres Canadiens, les hommes autochtones veulent subvenir aux besoins de leur famille par tous les moyens possibles. Devenir soldat assure un bon salaire, auquel s’ajoute une allocation pour personnes à charge. Après le déclenchement de la guerre, les volontaires enthousiastes sont nombreux et les files d’attente pour l’enrôlement s’allongent.

Faut-il s’en étonner? Un fort pourcentage des volontaires autochtones étaient fils et petits-fils de volontaires. On songe, par exemple, à la famille McLeod de la communauté de Cape Crooker, à Wiarton (Ontario) et aux Dreavers de la bande crie Mistawisis. John McLeod, qui était Sauteux (Ojibwa), servit durant la Première Guerre mondiale et fut membre de la Garde des anciens combattants du Canada durant la Deuxième. Six de ses fils et une de ses filles s’enrôlèrent entre 1940 et 1944; deux de ses garçons y laissèrent leur vie et deux y furent blessés. Joe Dreaver avait mérité une médaille militaire en 1914-1918 et y avait perdu deux frères, l’un tué au combat et l’autre mort de ses blessures. Il fut membre de la Garde des anciens combattants en 1939-1945; trois de ses fils, deux de ses filles et son frère cadet y servirent comme volontaires.

Au moins 340 soldats étaient des Vétérans la 1ere guerre mondiale.

 

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Moh 6 Médaille d'Honneur Américaine.
distinguished-service-cross.png 10 Distinguished Service Cross
Navy 4 Navy Cross
silver-star.gif 61 Silver Star
legion-of-merit.jpg 3 Legion of Merit
distinguished-flying-cross.jpg 24 Distinguished Flying Cross
bronze-star.jpg  168 Bronze Star
purpleheart.jpg 454 Purple Heart
us-air-medal.jpg 70 Air Medal
distinguished-conduct-medal.jpg  4 Distinguished Conduct Medal
PHOTO  26 Military Medal
greek-military-cross.png  1 Greece Military Cross

En 1943, en reconnaissance du leadership et de la loyauté de quatre bandes, le roi George VI décerna la Médaille de l'Empire britannique aux chefs de la bande Nicikousemenecaning, en Ontario (autrefois la bande Red Gut), de la bande Kitkatla, en Colombie-Britannique, de la bande Norway House, au Manitoba, et de la bande Vuntut Gwitchin, au Yukon.

 

CONSCRIPTION AU CANADA

Au milieu de 1940, la situation des Alliés se dégradant en raison de la chute de la France et des Pays-Bas, le gouvernement canadien se heurte de nouveau à l’épineuse question de la conscription. À la fin de la Première Guerre mondiale, le décret C.P. 111 avait exclu les Indiens inscrits du service obligatoire outre-mer. Comme ce décret est révoqué avant qu’éclate la Seconde Guerre mondiale, il faudra à nouveau débattre de la question. Le Parlement adopte la Loi sur la mobilisation des ressources nationales (LMRN) le 21 juin 1940 dans le but d’intensifier l’effort de guerre du Canada. La Loi oblige les Canadiens et Canadiennes à s’enregistrer afin que le gouvernement fédéral puisse gérer de manière plus rationnelle les ressources du pays, mais fournit l’assurance aux Canadiens que la conscription servira exclusivement à défendre le pays.

 

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Le gouvernement promet aux Indiens – et les dispositions de la LMRN leur en donnent l’assurance – que la plupart des Indiens inscrits ne seront pas envoyés à l’étranger, et beaucoup (d’Indiens) se plient à la conscription intérieure. D’aucuns résistent à l’application de la Loi en refusant de se présenter aux examens médicaux ou en fuyant la police lancée à leurs trousses, mesures de protestation qui deviennent plus courantes au lendemain d’un plébiscite national tenu le 27 avril 1942 qui libère le gouvernement fédéral de son obligation de n’employer les conscrits qu’à la défense du pays. Le projet de loi 80 autorise la conscription pour le service outre-mer au besoin. Les chefs des Premières nations soulèvent à cet égard la question de l’équité. « Pourquoi devrait-on nous demander d’y aller? », s’interrogent les chefs de la réserve des Gens-du-Sang, en Alberta. Ces derniers soulignent qu’à titre de pupilles du gouvernement qui n’ont pas le droit de vote, ils ne devraient pas avoir à « se soumettre comme des enfants et assumer cette responsabilité au même titre que ceux qui ont la chance d’être citoyens à part entière et sujets du Roi ». Seule leur émancipation remédierait à cette injustice. Le gouvernement répond que les Indiens sont astreints à la conscription comme tous les autres Canadiens de sexe masculin. Au Québec, une organisation de défense des droits des Autochtones connue sous le nom de « Comité de protection » soutient que les Indiens inscrits sont exemptés de servir comme conscrits, faisant valoir le statut inférieur des Indiens sous le régime de la Loi des Indiens et leur souveraineté (en tant que nations) aux termes de la Proclamation royale de 1763. Il s’ensuivra un affrontement entre la police et des résidants autochtones qui s’opposent à la conscription, à la réserve de Caughnawaga (Kahnawake), près de Montréal. Dans le Nord de l’Ontario, les communautés des réserves plaident l’exemption en invoquant les termes des traités Robinson-Huron et Robinson-Supérieur de 1850. Lorsque plusieurs opposants qui ont refusé de s’inscrire en appellent aux tribunaux, le ministère de la Justice explique que « les Indiens, étant sujets britanniques, doivent se conformer aux dispositions de l’article 3 des Règlements de 1940 sur les services nationaux de guerre (recrues). » Telle sera la position officielle du gouvernement pendant toute la guerre.Néanmoins, plusieurs chefs autochtones et conseils de bande envoient à Ottawa des lettres et des pétitions pour exprimer leur inquiétude face à l’enrôlement et au service militaire obligatoires. La défense du pays n’est pas en cause; presque toutes les communautés autochtones sont en effet disposées à contribuer à l’effort de guerre. Le choix de servir outre-mer est une question de principe. En Alberta, le chef des Peigans et ses conseillers « sont d’avis que les Indiens ne devraient pas être astreints au service militaire », explique l’agent des Indiens en octobre 1940, « aux motifs qu’ils sont des Canadiens nés au pays et que les traités qu’ils ont signés les engageaient à s’établir, à déposer les armes et à vivre en paix avec les Blancs » . Plusieurs conseils tribaux du Nord-Ouest de l’Ontario adoptent aussi des résolutions dénonçant la conscription et exigent que leur agent des Indiens « use de toute son influence et stoppe toutes les fonctions du gouvernement ». Pour leur part, les Six-Nations, de Brantford, en Ontario, « protestent vivement contre l’imposition de 30 jours d’entraînement militaire aux jeunes hommes de cette réserve ». Devant les perturbations économiques que crée ce court cycle de service, on portera celui-ci à quatre mois, dans un premier temps, pour ensuite garder les mêmes 100 000 hommes sous les armes jusqu’à la fin de la guerre : le Canada était passé d’un effort de guerre « limité » à une politique de « guerre totale ».

En pratique, l’application de la LMRN se révèle quasi impossible, en particulier dans les régions isolées. Le cas d’Edward Cardinal, de Whitecourt, en Alberta, illustre les difficultés auxquelles font face les agents à l’enregistrement. Lorsqu’un avis ordonnant à Cardinal de subir un examen médical avant son entraînement militaire est retourné, intact, à l’expéditeur, l’agent à l’enregistrement d’Edmonton, s’enquiert auprès du maître de poste de la raison de ce retour. Ce dernier explique que Cardinal vit sur un territoire situé à 12 milles au nord de Whitecourt et qu’il ne passe cueillir son courrier que deux fois par année. D’autres Indiens qui pratiquent la chasse, la pêche et le piégeage sont encore plus difficiles à rejoindre et l’agent à l’enregistrement admet que, dans de nombreux cas, il est « pratiquement impossible » de les retrouver. Par exemple, dans les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, les Autochtones ont tendance à traiter les avis avec une « apparente indifférence », selon l’agent à l’enregistrement de Vancouver. Tout cela rend l’administration très difficile et, par conséquent, le gouvernement applique la réglementation avec bien peu de cohérence aux hommes autochtones. De plus, en raison des barrières linguistiques et de problèmes de santé persistants dans beaucoup de réserves, un grand nombre d’Indiens inscrits qui s’enregistrent n’auront jamais à servir; ainsi, les efforts de conscription visant les Autochtones donneront des résultats au mieux limités.

 


RANGERS DE COLOMBIE BRITANNIQUE

Après l’attaque surprise du Japon contre Pearl Harbor, en décembre 1941, les résidents de la côte Ouest demandent à être protégés en cas d’attaque. Dans ce but, on crée le corps des Pacific Coast Militia Rangers en Colombie-Britannique. Les citoyens-soldats volontaires qui en font partie aident à défendre la « province du Pacifique » en patrouillant leur localité, en signalant toute situation qui paraît suspecte et en usant de tactiques de guérilla en cas d’invasion ennemie. En 1943, 15 000 Britannocolombiens et Yukonnais servent au sein des Rangers, de Dawson aux îles de la Reine-Charlotte et jusqu’à la frontière américaine. Les réalités démographiques et géographiques des zones côtières isolées font des Autochtones des Rangers « naturels ». Comme le rapporte le Vancouver Sun dans son édition du 6 mars 1942 : « Les Indiens, qui connaissent bien les sentiers mal cartographiés, se voient offrir la chance d’accomplir un travail héroïque dans la défense de la province […], dont ils occupent avec intelligence et sagacité les limites et les barrières naturelles, qu’ils rendent inexpugnables face à la menace japonaise. » Les Pacific Coast Militia Rangers donnent aux Autochtones de la Colombie-Britannique la chance d’oeuvrer à la défense de leurs communautés tout en poursuivant leur travail et leurs activités traditionnelles. Ils apportent une contribution vitale dans plusieurs secteurs, en particulier sur le très long – et vulnérable – littoral du Pacifique, où ils servent comme guides et éclaireurs auprès des soldats en service actif. Les membres des communautés autochtones fournissent des renseignements opérationnels importants aux forces militaires, à qui ils signalent les activités ou phénomènes inhabituels (notamment le repérage des ballons incendiaires japonais), jusqu’à la fin de la guerre, en septembre 1945.

 

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FEMMES AUTOCHTONES

 Des femmes autochtones servent aussi et celles-ci notent l’esprit de camaraderie qui transcende les barrières ethniques. Dorothy Asquith, une Métisse qui sert dans le Corps auxiliaire féminin de l’ARC, écrit :

La discrimination? Tout le monde était tellement engagé dans tout ce qui entourait la guerre que personne n’avait de temps pour ce genre de mesquineries. Je crois que personne ne se préoccupait de la couleur de peau de ses camarades, surtout parmi les hommes qui étaient au combat. Des cousins à moi m’ont dit : « Qui pouvait bien s’arrêter à la couleur de la peau des autres? Nous étions tous si contents de pouvoir trouver un endroit où nous mettre à l’abri; personne ne s’occupait de qui était avec vous. Nous étions là-bas ensemble; deux vies. Voilà ce que je pense; tout était bien trop grave pour penser à des choses de si peu d’importance.

P. Gayle McKenzie et Ginny Belcourt Todd ont interrogé certaines militaires autochtones et noté leurs souvenirs dans Our Women in Uniform. Ces femmes disent s’être enrôlées pour des raisons qui ne sont guère différentes de celles qu’évoquent généralement les Autochtones de sexe masculin. Plusieurs femmes parlent de la solde de 65 cents par jour (inférieure à celle des recrues masculines), de la possibilité de voyager et de patriotisme. Les femmes reçoivent une formation dans des emplois non traditionnels, mais leur rôle premier en est un de soutien. La devise du Corps auxiliaire féminin de l’Aviation royale du Canada est : « Nous servons pour que les hommes puissent voler ». Dans le Service féminin de l’Armée canadienne, des femmes autochtones apprennent à dispenser les premiers soins, à exercer des fonctions d’administration militaire et à accomplir des tâches de mécanique automobile. En 1943, 16 des 1 801 militaires autochtones canadiens sont des femmes. Un document du gouvernement datant de 1950 indique que 72 Indiennes du Canada inscrites ont servi outre-mer pendant les deux guerres, on estime que 800 autres ont servis aux États Unis.

 

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Une guerre mondiale... et des sépultures à travers le monde –

Le nombre de soldats Amérindiens enterrés par pays
 

ALGERIE 1
ALLEMAGNE 17
ANGLETERRE 96
BANGLADESH 1
BELGIQUE 66
DANEMARK 1
ECOSSE 2
EGYPTE 1
FRANCE 321
HOLLANDE 149
HONG KONG 42
INDE 1
IRELAND 1
ITALIE 169
JAPON 20
LUXEMBOURG 24
MALTE 3
PHILIPPINES 138
POLOGNE 1
SINGAPOUR 1
TUNISIE 13

 

HOME FRONT

 

La contribution directe des Autochtones à l’effort de guerre au moyen du service militaire s’accentue pendant les hostilités, tout comme ce fut le cas pendant la Première Guerre mondiale. Dans le Rapport annuel de la division des Affaires indiennes pour l’année 1940, le directeur H.W. McGill observe :


Toujours loyales, [les communautés indiennes] n’ont pas tardé à nous offrir leur aide, en hommes comme en argent. À la fin de l’année financière, une centaine d’Indiens s’étaient enrôlés et les contributions des Indiens à la Croix- Rouge et à d’autres fonds totalisaient plus de 1 300 $.

 

Les nations indiennes investirent plus de 50 millions de $ en bonds de guerre et aide a la croix rouge. Sans oublier les terres cédées au gouvernement  pour l’agriculture et les camps de prisonniers.

 

Au pays même, les contributions vont au-delà du service militaire. Comme ce fut le cas pendant la Première Guerre mondiale, des clubs de bienfaisance féminins et des groupes communautaires font des dons et recueillent des fonds pour la Croix-Rouge et d’autres organismes de secours de guerre. À la fin de 1945, les bandes indiennes au Canada auront officiellement donné 23 596,71 $. Une note trouvée dans des registres des Affaires indiennes révèle que de nombreux dons sont versés directement à des organisations locales et que des « dons substantiels de fourrures, de vêtements et d’autres articles sont faits, dont la valeur en argent n’a pas été calculée » . Une communauté en particulier reçoit une reconnaissance internationale pour son soutien aux enfants devenus orphelins à la suite des raids aériens sur Londres. En 1941, les Indiens d’Old Crow, au Yukon, envoient 432,30 $ pour l’achat de bottes et des vêtements à l’intention de ces enfants. La presse britannique souligne leur générosité et la communauté d’Old Crow continue à soutenir divers fonds de guerre dans les années qui suivent.

 

LE CAS DES ALEUTS

Durant la bataille de Midway en juin 1942, le japon bombarda et envahit les îles Attu et Kiska dans la chaîne aléoutienne.

Sur Attu, M. et Mme Jones, employé au bureau des affaires indiennes, furent confrontés à l’invasion avec la population indienne locale.

Les 55 Aleut qui vivaient sur l’île furent capturer et envoyer dans des camps de travail au japon, seul 24 survécurent à la guerre.


Plus de 850 indiens Aleuts furent forcer d’évacuer les îles et ne purent emporter que le strict minimum. L’armée était charger de fournir vêtements et nourritures aux déportés mais échoua dans sa mission. Les Aleuts vécurent dans des conditions pitoyables, manquant de nourriture. Un grand nombre des Aleuts sont mort dans les camps. Les survivants retournèrent chez eux après la guerre, mais ils découvrirent que leurs maisons avaient été utilisées par les soldats de l’armée américaine et que la plupart de leurs biens personnels avaient été détruits par les soldats en leur absence.Pour protéger les autres Aleuts sur les autres îles, le gouvernement ordonna l’évacuation de tous les résidents vers des camps construits en Alaska et dans l’état de Washington.

 

BILL MAULDIN

 

 

L’une des icônes de la seconde guerre mondiale est le dessinateur Bill Mauldin qui servit dans la 45th division.

 Mauldin publia de 1940 a 1945 des dessins humoristiques dans des revues destinées aux soldats sur le front.

 Il doit sa célébrité à ses bandes dessinées de la Deuxième Guerre mondiale mettant en scène deux archétypes du soldat américain, « Willie and Joe », fantassins grincheux et débraillés qui endurent stoïquement les peines et les dangers du front. Ces dessins connurent une énorme popularité au sein de l'Armée américaine, que ce soit aux États-Unis ou sur les théâtres d'opération outre-mer.

 Peu de lecteur savait en fait que le fameux Willie était basé sur Rayson Billey, Indien Choctaw de Keota, Oklahoma. Billey était le sergent  de Mauldin.

Mauldin disait de son sergent qu’il devait être l’un de ses soldats de bandes dessinées.  ‘’ Ray est un vieux gars et un bon gars. Il tue des hommes car il doit le faire, c’est la guerre. Il doit le faire mais sans le vouloir. Tuer un homme ne lui apporte rien, avancer d’un pas sur le terrain en direction de Berlin le rapproche un peu plus de la fin de la guerre. On ne peut avoir plus humain et plus sage de caractère. C’est littéralement mon gourou.’’

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PROPAGANDE NAZI ET ANTI SVASTIKA

 Pour Hitler et ses propagandistes, les amérindiens étaient une ressource utile contre les États unis en cas de guerre. Il comptait sur le mal être des indiens pour se retourner contre le gouvernement américain en faveur du nazisme. Pour diffuser son message, les nazis firent installer d’immense antenne radio permettant de rejoindre les communautés indiennes. En 1938, Berlin accorda la citoyenne Aryenne a un descendant Sioux et Allemand, espérant ainsi s’accorder la faveur du peuple sioux. Les nazis allèrent jusqu'à inventer l’hypothèse qu’un ancien peuple germanique mirent les pieds en Amérique et s’intégrèrent dans les nations indiennes, ce qui conférait d’office la nationalité Aryenne a tous les Amérindiens.

 En 1933, un groupe pro nazi apparaît aux États Unis, les chemises grises. L’échec de la politique américaine et la propagande nazie feront enrôler des milliers d’indiens dans cette organisation. Avec les dons reçus de la part des chemises grises, du fond Germano Americain et la confédération nationaliste américaine, des armes sont rapidement acheter et distribuer dans les réserves. En 1938, le FBI surveillera de près les communautés indiennes de Californie, du Nouveau Mexique, d’Oklahoma et même les Yaquis au Mexique. Le gouvernement américain craint un soulèvement général Amérindien aux USA.

 Au commencement de la 2eme guerre mondiale, l’American Indian Fondation rejette toute idéologie nazie et bannie du statut d’indiens toutes nations et membres enrôler dans les organisations nazies Américaines. Son représentant officiel, considère officiellement les membres de ces clubs comme des ennemis de la nation américaine. Les représentants du Bureau des Affaires indiennes feront remarquer au gouvernement que la plupart des indiens sont contre les idées nazis et prêt à servir leur pays.

 Avec l’avancée de la guerre en Europe et la chute de la France, de la Belgique et du Luxembourg; une guerre verbale se forme aux USA entre amérindiens pro nazi et pro américain, mais le bureau des affaires indiennes constate que les sections nazies aux USA voient leur influence diminuer rapidement dans les réserves.

 Avec l’attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941, les groupes Amérindiens pro nazi disparaîtrons totalement et, ironie du sort, les armes fournis aux indiens par ces groupes serviront une garde nationale Amérindienne aux USA pendant la 2eme GM. Le rêve d’Hitler de conquérir les USA par le biais des Amérindiens venait de s’écrouler.

La Svastika était un motif utilisé par les Amérindiens depuis des milliers d’années. Il fut retrouver sur des sites archéologiques en Ohio et au Mississippi. Il était souvent utilisé dans des cérémonies religieuses chez les cultures du Sud Est des États- Unis.

Pour les Hopi, il représentait l’un de ses clans, chez les Navajos il était le symbole d’une de leur légende. On en retrouve également des traces chez les Indiens de la Saskatchewan au Canada et chez les Kuna au Panama.

En règle générale, la Svastika représentait la création du monde et ses quatre points cardinaux.

En 1930, les Kuna du Panama obtenèrent une indépendance politique et leur drapeaux portait le symbole de la Svastika. Ce drapeau fut changer en 1942 afin de s’éloigner du symbole Nazi.

Dés la déclaration de guerre américaine en 1941, les nations indiennes du Sud Est des États unis signèrent une déclaration commune permettant la destruction de toute forme de Svastika dans leur culture.

 

 

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Les guerriers les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale étaient les Code Talkers, les Indiens qui communiquaient des messages sur le champ de bataille dans leurs langues tribales. Les militaires américains ont fait un usage étendu des locuteurs des langues indigènes dans la deuxième guerre mondiale. Bien que plusieurs tribus aient participé au programme, incluant les hopi, comanche, cherokee et chippewa, les plus célèbres furent les navajo.

Philip Johnston, un ingénieur civil de Los Angeles, proposa l'utilisation du Navajo pour le Corps des Marines des États-Unis au début de la Seconde Guerre mondiale. Johnston, qui était un vétéran de la Première Guerre mondiale, grandit dans la réserve navajo du fait qu'il était le fils d'un missionnaire envoyé chez les Navajos. Il était l'un des rares non-Navajos qui parlaient leur langue couramment. Parce que le navajo a une grammaire complexe, il n'est que difficilement intelligible, même pour ceux qui comprennent des langues proches, de la famille Na-dene. De plus, le navajo était à l'époque une langue non écrite. Johnston s'aperçut que le navajo répondait à l'exigence militaire pour créer un code indéchiffrable. Le navajo est parlé uniquement sur les terres navajos du Sud-Ouest américain, de plus sa syntaxe et ses sonorités, sans parler de ses dialectes, sont inintelligibles à quiconque ne possédant pas une grande connaissance de cette langue. On estime que lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, moins de 30 non-Navajos pouvaient comprendre la langue.

Un dictionnaire fut conçu pour enseigner les nombreux mots et concepts aux nouveaux initiés. Le texte était réservé pour le seul enseignement du code Navajo, et ne devait jamais être emporté sur le champ de bataille. « Ceux qui parlent le code » mémorisèrent toutes ces variations et pratiquaient l'utilisation rapide du code dans des conditions stressantes pendant la formation. Les non-initiés au navajo n'auraient eu aucune idée de ce que les messages de « ceux qui parlent le code » pouvaient signifier.

Les Navajos « qui parlent le code » furent félicités pour leur rapidité, compétence et précision pendant toute la guerre. Lors de la bataille d'Iwo Jima, le major Howard Connor, officier de transmissions de la 5e division des Marines, eut six Code Talkers navajos qui se relayèrent sans interruption pendant les deux premiers jours de la bataille. Ces six hommes envoyèrent et reçurent plus de 800 messages sans faire d'erreur. Connor déclara plus tard : « Sans les Navajos, les Marines n'auraient jamais pris Iwo Jima ».

Au fur et à mesure de la guerre, des mots de code furent ajoutés au programme. Dans d'autres cas, des mots de code raccourcis et non-officiels furent conçus pour une campagne donnée et ne furent pas utilisés au-delà de la zone d'opération. Afin d'assurer une utilisation cohérente de la terminologie du code tout au long de la guerre du Pacifique, des représentants des code talkers de chacune des divisions de marines américaines se réunirent à Hawaï pour discuter des lacunes du code, pour intégrer des nouveaux termes dans le système, et mettre à jour leurs dictionnaires. Ces représentants formèrent à leur tour d'autres code talkers qui ne pouvaient pas assister à la réunion. Par exemple, le mot navajo pour buse, jeeshóó, fut utilisé pour bombardier, tandis que le mot de code utilisé pour sous-marin, Loo Beesh, signifiait « poisson de fer » en navajo.

L'utilisation de code talkers navajos se poursuivit pendant la guerre de Corée et même après, jusqu'au début de la guerre du Viêt Nam.

Les messages des codes talkers étaient des chaînes de mots navajo apparemment sans rapport. Les locuteurs de code traduiraient chaque mot en anglais puis déchiffreront le message en n'utilisant que la première lettre de chaque mot anglais. Par exemple, plusieurs mots navajo pourraient être utilisés pour représenter la lettre A – wol-la-chee (ant / fourmi), be-la-sana (apple / pomme,), et tse-nill (ax / hache).

Bien que le navajo ait employé plus d'un mot pour représenter des lettres, environ 450 termes militaires communs n'avaient pas d'équivalent et avaient donc donné des mots de code.

 Finalement, 382 navajo code talkers servi dans le théâtre pacifique. Certains disent qu'il y en avait 420, mais beaucoup ont échoué. ‘’Vous deviez connaître l’anglais et le navajo ‘’ dit Goodluck, qui a servi dans la troisième division marine de mars 1943 à décembre 1945 et a participé aux invasions de guadalcanal et bougainville dans les îles solomon; À guam; Et dans iwo jima.

Des codeurs d'autres tribus ont également servi dans le théâtre européen. Charles chibitty, dernier survivant Code talker comanche, décédé en juillet 2005, a déclaré que deux comanches ont été affectées à chacun des trois régiments de la quatrième division d'infanterie. Ils ont envoyé des messages codés de la ligne de front au quartier général de la division, où d'autres comanches les décodèrent. Chibitty, qui a rejoint l'armée en janvier 1941 avec 17 autres comanches, dit qu'ils ont compilé un vocabulaire de 100 termes militaires pendant la formation de base au fort benning, en Géorgie. ‘’Mitrailleuse est devenue machine à coudre’’, rappela chibitty, ‘’à cause du bruit de la machine à coudre faisait lorsque ma mère était à coudre.’’ Car il n'y avait pas de mot comanche pour le tank, les codeurs ont utilisé leur mot pour la tortue. Bombardier est devenu avion enceinte. Hitler était Posah-Tai-Vo, ou un blanc fou. Chibitty se rappelé le premier message qu'il a envoyé le jour J, en utilisant le code comanche , «cinq milles à la droite de l'aéronef désigné et cinq milles intérieurs le combat est féroce et nous avons besoin d'aide» .

En dehors des Navajos et Comanches,  37 autres tribus servirent en tant que Code Talkers durant la seconde guerre mondiale.

Les Meskwaki, par exemple, utilisèrent leur langue contre les Allemands en Afrique du nord. 27 Meskwaki servirent en tant que code talker à partir de janvier 1941.
 

Durant les campagnes en Europe les Cheyenne, Cherokee, Osage, Lakota, Dakota, Chippewa, Oneida, Sac et Fox, Hopi, Assiniboine, Kiowa, Pawnee, Menominee, Creek et Seminole entre autres servirent en tant que code Talkers. Certains, comme les Laguna Pueblo, servirent au sein de l’aviation Américaine avec le 43th Bomber Group.

Clarence Wolf Guts, le dernier locuteur du code Lakota survivant décédé en 2010, a témoigné lors de l'audience du Sénat de 2004: «Je suis un Indien plein sang, et nous faisons tout notre possible pour protéger les États-Unis parce que nous aimons l'Amérique ... J'étais assis Là dans le renard avec une radio, essayant de donner les ordres qui nous ont été donnés pour passer au chef d'état-major ... Nous avons employé notre propre code et nous avons fait tout ce que nous pouvions pour protéger notre pays ... Quand je vois de jeunes enfants Jouant sans surveillance, je me rends compte pourquoi nous sommes là-bas. "

Quand Checker Tomkins est parti à la guerre, il a emporté avec lui une arme secrète dont les Allemands ne savaient rien : sa langue natale. Il faisait partis d’un petit groupe spécial de 6 indiens code talkers. Sa particularité ? ils étaient tous des Cree Canadiens.

 

La grande différence avec les Code Talkers de la 1ere guerre mondiale est le système de code lui-même. On codait les mots puis on les parler dans la langue Amérindienne. Même une personne parlant cette langue ne pouvait comprendre le code, en somme un double système de langage.

En tout, 552 Amérindiens servirent comme Code Talkers durant la Seconde guerre mondiale - 17 sont morts en service.

 

Tout comme durant la première guerre mondiale, les amérindiens firent face à de nombreux stéréotype puisque la plupart des blancs n’avaient jamais rencontré d’indiens en personne.

Le problème commençait déjà avec leurs noms. Quand Charles Kills The Enemy (tuer les ennemis en Français) voulut s’engager, le préposer lui demanda à plusieurs reprises son vrai nom de famille. Il fallut un long moyen a Kills the enemy pour prouver qu’il était sérieux et qu’il s’agissait bien de son vrai nom.

Un autre cas connus est celui de Get Shot With Two Arrows ( a été blessé par deux flèches). Blessé au combat, quand l’infirmière lue son dossier a l’hôpital, elle lui demanda comment il a pu faire pour être blessé par deux flèches. ‘’Get Shot With Two Arrows’’ lui expliqua qu’il ne s’agissait pas de sa blessure mais bel et bien de son nom.

Très souvent, les Indiens furent surnommer Chef ou Geronimo par leur frère d’armes. Les Indiens ressentaient peu d’offense concernant ces surnoms, il s’agissait pour eux d’ignorances plus que de racisme, et comme certains vétérans le signaleront plus tard, cela marquer un respect de la part des blancs qui comprenait mal pourquoi les Indiens servaient aussi fièrement leurs anciens ennemis.

La plus grande différence culturelle entre blancs et indiens se retrouvait surtout au niveau des objets d’artisanat et des cérémonies. Très souvent, les Indiens portaient sur eux des objets tels que plumes, sac médecine, foin d’odeur … Rentrés au pays, les vétérans brûlaient la plupart de ces objets, purifiant ainsi leurs âmes et leur esprit.

Ces objets marquer aussi le respect de l’ennemi. Quand Frankie Redbone, un Kiowa, fut capturer en 1944 ; les Allemands lui demandèrent de déposer tous ses biens sur la table. Le garde allemand remarqua un petit sac médecine dans le tas et demanda à Redbone de quoi il s’agissait. ‘’Médecine Indienne’’ répondit Redbone. Le garde emporta tous les biens de Redbone, hormis le sac médecine, espérant que celui ci aidera Redbone durant sa captivité… qui dura 8 mois sans incidents.

Dans la Pacifique, plusieurs cérémonies furent mener par les Indiens présents, et très souvent, la curiosité une fois passée, les soldats blancs étaient invités à y participés. Selon des articles de l’époque, des cérémonies furent menées par des soldats Apache, Comanche, Crow, Kiowa, Navajo, Pima et Pueblo. On retrouvait entre autres la danse du diable, la danse de l’aigle, la danse des cerceaux, la danse de guerre et le chant des montagnes.

 

L’un des individus les plus connus était le Pima Ira Hamilton Hayes, un des marines qui à élever le drapeau américain sur iwo jima. À l'âge de 19 ans, il quitta l'école pour s'enrôler dans le corps des marines. Son président tribal lui a dit d'être un guerrier honorable et d'honorer sa famille. Surnommé ‘’ chief falling cloud’’ à l'école de parachutisme à san diego, en Californie, Hayes a été affecté à un bataillon de parachutistes après l'obtention du diplôme. Il s'est retrouvé dans la force d'invasion américaine qui a attaqué le bastion japonais d'iwo jima. Là, le 23 février 1945, lui et cinq autres ont soulevé le drapeau des Etats-Unis au sommet du mont suribachi dans un moment dramatique capturé pour la postérité par le photographe de combat joe rosenthal. Trois des leveurs du drapeaux sont morts dans les combats continuent sur l'île, et un quatrieme fut blessé.

Après la guerre, Hayes a essayé de mener une vie anonyme sur la réserve, mais c'était impossible. ‘’J'ai gardé des centaines de lettres’’, dit-il. ‘’Et les gens conduisaient à travers la réserve, marchent jusqu'à moi et demandent, êtes vous l'indien qui a soulevé le drapeau sur iwo jima ?’’. L'alcool est devenu sa seule évasion. ‘’J'étais malade’’, expliqua-t-il. ‘’Je suppose que j'étais sur le point de craquer en pensant à tous mes bons copains. Ils étaient meilleurs hommes que moi et ils ne sont pas revenus, comme moi’’.

Il n'a jamais été marié, et il n'a pas réussi à retrouver une vie normale, Hayes est décédé en janvier 1955 à l'âge de 32 ans. Il est mort à peine dix semaines après avoir participé à la cérémonie de dédicace à Washington DC de La réplique en bronze de la photographie qui lui avait causé tant de douleur et de tourment. Caractérisé par son peuple pima comme un héros, caporal Hayes est enterré dans le cimetière d'Arlington, à une courte distance du mémorial iwo jima.

Montsuribachi

 

Des héros a retenir

 

Thomas George Prince, avait été cadet de l’armée lors de ses brèves années au pensionnat d’Elkhorn. C’était aux pires années de la Crise économique et Prince vivota de la coupe du bois, du piégeage, de la cueillette de petits fruits et de tout emploi qu’il pouvait trouver. Le 3 juin 1940, il s’enrôla dans l’armée où, peut-être parce qu’il était plus instruit que plusieurs de ses camarades et connaissait un peu d’anglais, on lui donna un entraînement de sapeur. En décembre, il partit outre-mer avec la 1re division et fut promu en février 1941 au rang, encore subalterne, de caporal suppléant. Lorsque l’armée décida d’entraîner des parachutistes, il se porta volontaire et fut accepté. Sa formation parachevée en Angleterre, il fut ramené au Canada en septembre 1942 et fut assigné au 1st Canadian Parachute Battalion. En mars 1943, il était sergent. Ce bataillon formait le tiers de la « First Special Service Force » canado-américaine, formation qui devait demeurer unique et comptait 1600 hommes qu’on avait entraînés non seulement au parachutisme mais aussi aux déplacements à skis, aux techniques de démolition et au combat rapproché. Comme les perspectives d’opérations aéroportées ou à ski étaient minces à cette époque, la formation fut dépêchée en Italie, à l’automne de 1943, et se trouva bientôt à tenir presque un tiers du périmètre d’Anzio, cette tête de pont que les Alliés s’efforçaient de conserver en attendant d’être rejoints par le gros de leurs forces qui progressaient le long de la péninsule. C’est là que Prince se distingua pour la première fois et mérita une médaille militaire pour bravoure. Prince se distingua une nouvelle fois et fut décoré de la Silver Star américaine.

Après la guerre, Prince retourna à la vie civile et devint un porte-parole de la Manitoba Indian Association. Il chercha à obtenir pour son peuple de meilleures écoles, des routes de meilleure qualité dans les réserves, une aide financière pour établir des fermes et de petites entreprises et la protection de ses droits de chasse, de pêche et de piégeage. Mais tous ces efforts n’aboutirent qu’à quelques minuscules modifications à la Loi sur les Indiens. Il se fit de nouveau bûcheron durant les mois d’hiver et employé dans une cimenterie l’été venu. Mais cinq ans après son départ de l’armée, il allait encore une fois revêtir l’uniforme, cette fois en Corée où les trois médailles qu’il se mérita allaient en faire un des Autochtones les plus décorés au Canada.

 

Après que l’on eut construit un pont pour franchir un canal, le mitrailleur Richard Patrick, membre de la bande Okanagan de Colombie-Britannique et rattaché au 5th Anti-tank Regiment de l’artillerie royale canadienne, s’y engagea à l’aube du lendemain avec une équipe dotée d’un canon de 17 livres M-10 et soutenue par deux chars.

Après que le M-10 eût ciblé plusieurs positions qu’on soupçonnait d’être occupées par l’ennemi, il devint difficile de déterminer précisément les positions ennemies à cause de la mauvaise visibilité et du brouillard. Le mitrailleur Patrick demanda la permission de poursuivre à pied et de mener une reconnaissance de ces positions. En dépit du feu ennemi, il réussit à parvenir au milieu d’un nid de mitrailleuses ennemies et ouvrit le feu à la mitraillette. Son attaque audacieuse surprit complètement l’ennemi – 3 officiers et 52 soldats – qui dût se rendre, dégageant ainsi une position solide qui avait stoppé notre infanterie durant deux jours.

 

Le 26 février 1945, le peloton numéro 7 de la compagnie A du 1er bataillon des Queen’s Own Rifles of Canada attaqua en terrain découvert une position ennemie fortement défendue. Le peloton subit de lourdes pertes, dont son commandant et son sergent. Le voltigeur Nahwegezhic fut gravement atteint à la tête mais continua d’avancer. Le peloton dut finalement se retirer. Le fusilier Nahwegezhic refusa de reculer et resta derrière, muni de sa mitraillette Bren, pour couvrir la retraite. Son attitude résolue et ses tirs précis permirent au peloton de se regrouper à l’arrière et de se réorganiser afin de mener un autre assaut qui fut couronné de succès. Nahwegezhic, dont le jeune frère avait été tué au combat quelque temps auparavant en Italie, succomba à ses blessures deux jours plus tard, devenant de ce fait admissible à la médaille militaire.

 

Un des héros les moins connus de la 45e division américaine est brummett echohawk, un pawnee qui a gagné 3 purple hearts et 3 étoiles de bronze pour ses exploits en italie pendant la deuxième guerre mondiale. Après la guerre, il est devenu l'un des meilleurs artistes de l'Oklahoma, un talent qu'il a perfectionné pendant les accalmies sur les champs de bataille de l'Italie.

Mais echohawk a d'abord aspiré à être un guerrier, pas un artiste, quand il a abandonné l'école secondaire en 1940 à l'âge de 17 ans et a rejoint la garde nationale. ‘’Quand j'étais jeune, grandissant dans pawnee, oklahoma, j'avais l'habitude d'écouter les vieux Indiens pawnee racontant des histoires des guerriers et des batailles sur les grandes plaines. Quand un guerrier s'est distingué dans la bataille, le peuple lui a donné un nom avec la grande cérémonie. Le nom était un honneur. Des chansons ont été composées décrivant son exploit de bravoure. Les chansons ont été transmises de génération en génération. Le guerrier était tenu en honneur toute sa vie parce qu'il avait défendu son peuple et son pays. Mon grand-père avait été un grand guerrier. Il est mort quand j'avais deux ans; Cependant, j'ai vue d'autres vieux guerriers pawnee. Dans leur crépuscule, ils se portaient toujours fiers. Les voir et les respecter, je voulais beaucoup être un guerrier moi-même.’’

Comme sergent dans la compagnie B de la 179ème compagnie de combat régimentaire, une unité toute indienne de pawnee, oklahoma, echohawk a accompli son rêve. Il a fait partie de la force américaine qui a atterri en Sicile et a alors pris d'assaut anzio, considéré comme un tournant dans la victoire des alliés dans la deuxième guerre mondiale.

 

Andrew Bird in Ground était l'un de ces héros non connus. Pendant le débarquement allié en normandie, il a gagné l'étoile de bronze avec trois agrafes. Les Crows disent qu'il aurait du recevoir la médaille d'honneur. Quand il revena de la guerre, les Crows lui donnerent un nouveau nom, Kills Many Germans, en reconnaissance de sa bravoure sur le champ de bataille. Bird in Ground, lui-même était très modeste sur ses exploits. Il a expliqué qu'il a combattu si dur ‘’ parce que mon adresse à l'époque était en Oregon. J'avais peur si j'étais tué au combat, qu’ils ne m'enterrent pas sur la réserve des Crows au montana. Je n'essayais pas d'être un héros.’’

Il était un héros pour son peuple, néanmoins. Peu de temps après le retour de la guerre, Bird in Ground a été visité par les parents inquiets d'un nouveau-né, kenneth old coyote. old coyote, disaient-ils, était gravement malade et ne devait pas vivre. Ils ont fait appel à Bird in ground pour rendre visite à leur fils à l'hôpital Billings et de prier pour lui. Ayant survécu à une bataille si terrible, disaient-ils, il était évident que Dieu l'avait béni, lui ayant donné des pouvoirs spéciaux. Essayerait-il d'aider son fils? Bird in ground a visité et prié pour old coyote; Il lui donna aussi son nouveau nom, Kills many germans. Vingt ans plus tard, lors de la guerre au Vietnam, Kills many germans gagna l'étoile de bronze lui-même pour avoir sauver deux camarades blessés sous le feu ennemi.

 

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Les survivants

Pour certains soldats amérindiens, leurs souvenirs de guerre ne parlent pas d'exploits de combat mais de simple survie. Un de ces soldats était Alexander Mathews, un pawnee de l'oklahoma. Prisonnier en 1942, Mathews a survécu à l'emprisonnement japonais pour être libéré à la fin de la guerre en 1945. Jusqu'à sa mort en 2008, il était aussi l'un des deux membres tribaux pour lesquels le chant de prisonnier de guerre pawnee pouvait encore être chanté. L'honneur repose maintenant sur le dernier survivant, Gary Gover, qui a été capturé au Vietnam.

En décembre 1941, mathews était avec la 200ème artillerie côtière dans les Philippines sur la péninsule de Bataan, à travers une large baie de Manille. Leur mission consistait à abattre des avions japonais attaquant l'île fortifiée de corregidor. C'était une tâche désespérée parce que les avions japonais volaient trop haut et vite pour leurs canons de 3 pouces. Son équipage pouvait prétendre avoir abattu un seul bombardier japonais avant que les forces américaines, mal équipées et sous-alimentées sur bataan , se rendent en avril 1942.

Plus de 70 000 Américains et leurs alliés filipino ont ensuite été regroupés pour une marche forcée de quelque 70 milles jusqu'au premier des nombreux camps de prisonniers qui deviendraient leurs foyers au cours des quatre prochaines années. Les prisonniers, tous affamés et déjà malades de malaria pour beacuoup d’Entre eux, reçurent peu de pitié de leurs ravisseurs japonais, qui les considéraient comme des lâches pour s'être rendus. Ceux qui étaient en retard sur la marche furent frappés, passé a la bayonette, et fussillié. ‘’Je pense que l'intention japonaise pour le plus grand nombre d'entre nous étaient de mourir le long du chemin afin qu'ils n'aient pas à prendre soin de nous’’. Rappelle Mathews.

Mathews, qui avait étudié à l'institut haskell avant le début de la guerre, a crédité la discipline qu'il avait reçue à l'école indienne pour l'aider à survivre pendant ses 42 mois éprouvants comme prisonnier de guerre.

À l'école indienne nous avons appris à supporter la discipline dure. Cette expérience a été très précieuse dans le sens que à cette époque l'école indienne était très oreintée militaire. Pendant la marche de la mort, mathews a rencontré phillip coon, un camarade d'école creek. Coon a survécu à la marche, mais un autre indien américain, un navajo nommé herbert sherman, n'a pas survecut. Coon et moi avons collé ensemble, et aujourd'hui, il est l'une des rares personnes a qui je peux parler, qui comprend les horreurs de la deuxième guerre mondiale aux Philippines. Des 1 800 soldats de son régiment, seulement 900 ont survécu à la guerre.

À la fin de la guerre mathews était charger de décharger des navires japonais. Nous avons pensé que les tireurs devaient être très proches, comme nos gardes japonais étaient devenus  agités. Un matin nous sommes allés aux docks pour décharger. tout était calme là où je travaillais. Les japonais, tous en uniforme, écoutaient une radio. Finalement, ils sont revenus et ont dit yasame, qui signifie le repos, donc nous avons marché vers notre campement. C'est comme ça que j'ai découvert que nous avions laissé tomber les bombes atomiques sur hiroshima et nagasaki. Nous étions au nord, et ils ont touché le sud. puis un jour ou deux apres, les gardes sont entrés dans le camp et ont dit qu'ils s'étaient rendus.

Pendant sa captivité, Mathews tenait un journal en papier de riz. Le 15 août 1945, l'entrée lit, ‘’libre au moins! SENSATIONNEL !.’’

 

D’autres soldats faits prisonniers n’auront pas la chance de se rendre jusqu’à des camps de prisonniers. Au moins 4 soldats Canadiens furent fusiliers par les troupes SS : le mi’kmaq Doucette Charles le 7 juillet 1944, Le peepeekeesis Dumont John donald et le métis Morin napoleon w le 11 juin 1944 et le métis Morin norman joseph le 9 juillet 1944.

Apres la bataille de Hong Kong, près de 2 000 membres des Winnipeg Grenadiers et des Royal Rifles of Canada devinrent prisonniers de guerre des Japonais. Parmi eux se trouvaient au moins 16 membres des Premières Nations et Métis, dont neuf succombèrent à des blessures ou à la maladie.

 

Date de dernière mise à jour : 18/05/2018