Les Anciens Combattants Amérindiens et Vétéran Autochtones Canadiens.

1ere guerre mondiale

1914-1918

 

Ww1

21 104 Engagés

1 329 Morts en service

 

Commençons par démystifier des mythes. Il est dit et admis partout qu’un estimée de 20 à 30 % de la population adulte male Amérindienne a servi l’armée, comparativement au 15% pour le reste de la population. Il est dit aussi que les Amérindiens ont souffert de plus de pertes, 5% comparativement au 1% pour le corps expéditionnaire américain.

Ce tableau ci-dessous va vous redonnez les vraies valeurs, avec des chiffres concrets, vous démontrant que les données officielles et / ou recopiées partout ne sont pas forcément exacte ! Dans l’ensemble, les données sont sensiblement les mêmes. Il faut tenir compte du fait que plus de la moitié des Autochtones morts en service ont succomber à des maladies.

Prenez note, que concernant la population male, la totalité des hommes a été pris en compte puisqu’il est impossible de connaitre le nombre d’hommes adultes par race dans les recensements.

Les données sur les soldats Amérindiens sont issues de mes recherches et sont ceux recensés à ce jour.

Les recensements de population civil sont issus des Recensements officiels de 1910 pour les États unis, et de 1911 pour le Canada.

Les recensements pour les soldats sont issus des données officielles des ministères des Vétérans Canadiens et Américains.

Les chiffres du Canada inclus Terre Neuve et ceux des États unis inclus l’Alaska.

  POPULATION TOTALE   POPULATION AUTOCHTONE
  USA CANADA TOTAL   USA CANADA TOTAL
POPULATION TOTALE 93,402,151 7,458,369 100,860,520   291,018 107,192 398,210
NOMBRE D'HOMMES 48,112,480 4,529,945 52,642,425   135,133 56,338 191,471
               
EN SERVICE 4,734,991 641,500 5,376,491   14,578 6,526 21,104
  % EN SERVICE (PAR RAPPORT AU NOMBRE D'HOMME) 9,84 % 14,16 % 10,21 %   10,78 % 11,58 % 11,02%
               
MORTS EN SERVICE 116,516 62,387 178,903   440 889 1,329
  % MORTS EN SERVICE 2,46 % 9,72 % 3,32 %   3,01 % 13,62 % 6,29 %
BLESSÉS 204,002 172,000 376,002   336 1,364 1,700
  % BLESSÉS 4,30 % 26,81 % 6,99%   2,30 % 20,90 % 8,05 %
PERTES TOTAL ( MORTS + BLESSÉS) 320,518 234,387 554,905   776 2,253 3,029
  % DES PERTES 6,76 % 36,53 % 10,32 %   5,32 % 34,52 % 14,35 %

Le problème avec la théorie des Amérindiens ayant eu plus de pertes, sont les chiffres avancés. Le 1% déclaré est issus des travaux de Russel L Barsh, mais sans données exactes.  Est-ce qu’il n’a inclus que ceux morts à la suite de l'action ennemie ? (morts des blessures, tués en action, portés disparu), soit 53,402 soldats pour le Corps Américain ? on parle bien ici de 1,12 % mais on se doit donc d’inclure les mêmes données pour les Amérindiens, soit 210 soldats (1,44%).

Dans le même ordre d’idée, le 5% de pertes Amérindiennes annoncés devraient inclure les pertes au total pour le Corps Américains, soit 320,518 soldats morts et blessés (6,76%)

En résumé, on ne peut se baser sur les données issues de Barsh, puisqu’elles ci ne comparent pas avec les mêmes bases et ne fournissent aucun chiffre précis.

 

Oui, certains d'entre eux étaient citoyens des États unis ...  Abbott george 1

 

28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand et sa femme sont assassinés à Sarajevo. S’en suit un jeu d’alliance qui amène l’Europe à s’entretuer. En aout 1914, le royaume uni et son empire entre en guerre ; de facto, le Canada se trouve impliqué ; mais celui-ci n’est pas prêt pour une guerre moderne. Sam Hughes, Ministre de la milice, déclara pourtant en juillet 1914 que le dominion est en mesure d’envoyer d’emblée 20 000 à 25 000 hommes outre-mer.

Le 3 octobre 1914, 32 navires s’ébranlent à destination de l’Europe. 33 000 hommes et 7 000 chevaux, forment la plus importante force armée ayant jamais traverser l’atlantique. Un 33eme navire rejoint la flottille deux jours plus tard, il porte à son bord les hommes de Terre Neuve, alors indépendant du Canada.

Ils abordent le sol anglais à compter du 14 octobre 1914 et continuent à y suivre un entrainement militaire.

Le 7 février 1915, la division canadienne quitte le camp de Salisbury en direction du front et débarque à St Nazaire. Arrivés le 14 février 1915 dans la région d’Hazebrouck, les premiers soldats reçoivent leur baptême du feu dès le 18 février 1915.

 Pour ces premiers combats, la division canadienne compte 17 873 hommes et 4 943 chevaux. Combien parmi eux sont Amérindiens ? Le chiffre exact est inconnu mais le nombre de médailles ‘’étoile de 1914’’ reçut nous donne déjà un indice : 92 !

   Dès le début de la guerre, en août 1914, malgré les relations étroites qui liaient son pays au Royaume-Uni, membre de l'Entente, le président des États-Unis, le démocrate Wilson, a proclamé la neutralité américaine.

   Au début de 1917, deux événements ont fini par faire basculer les États-Unis dans la guerre au côté de l'Entente : la déclaration par l'Allemagne de la « guerre sous-marine à outrance », qui étendait la guerre sous-marine aux navires neutres commerçant avec l'Entente et achevait de compromettre la liberté des mers ; et l'interception par les services de renseignements britanniques d'un télégramme adressé par le ministre allemand des Affaires étrangères, Zimmermann, à son ambassadeur à Mexico, qui lui demandait de négocier une alliance avec le Mexique tournée contre les États-Unis.

   En l'absence de service militaire, l'armée américaine ne comptait que 200 000 soldats volontaires, pas du tout préparés à être engagés dans la guerre qui faisait rage en Europe depuis 1914.

   Il leur fallut décréter la conscription, recruter, équiper, former au combat, transporter et ravitailler en Europe un corps expéditionnaire de plus en plus important.

 

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La perspective d’une participation des « Peaux rouges » évoquait automatiquement torture et coutume du scalp – toutes pratiques parfaitement inacceptables en vertu des règles de la guerre décrites dans la Convention de Genève que les principales puissances européennes avaient ratifiée en 1906. Ottawa décida donc, en conséquence, de ne pas accepter de volontaires autochtones, au motif que « même si les soldats britanniques seraient fiers d’être associés à leurs camarades sujets de la Couronne, les Allemands pourraient refuser de leur accorder les privilèges de la guerre civilisée. » Le temps qu’Ottawa mette au point cette formulation, cependant, plusieurs Autochtones s’étaient déjà enrôlés et de nombreuses unités de milice, responsables du recrutement, ignoraient cette interdiction ou décidèrent de ne pas en tenir compte.

L’engouement pour la guerre se fera somme toute assez rapidement chez les premières nations. Les Mohawks de l’Ontario forment déjà un régiment complet au sein de la milice Canadienne, le 37eme Haldimand Rifles Regiment et beaucoup d’autres servent la milice à travers le Canada, sans oublier les vétérans de la guerre des Boers.

 

Select Draft Act et conscription :

Le Selective Service Act de 1917 ou Selective Draft Act autorisait le gouvernement fédéral des États-Unis à lever une armée nationale pour servir pendant la Première Guerre mondiale par la conscription. Il a été envisagé en Décembre 1916 et porté à l'attention du président Woodrow Wilson peu après la rupture dans les relations avec l'Allemagne en Février 1917. 
À l'époque de la Première Guerre mondiale, l'armée américaine était petite par rapport aux armées mobilisées des puissances européennes. En 1914, l'armée régulière comptait moins de 100 000 hommes, tandis que la garde nationale comptait environ 115 000 hommes. En 1916, il était devenu clair que toute participation des États-Unis au conflit en Europe nécessiterait une armée beaucoup plus grande. Alors que le président Wilson voulait d'abord utiliser uniquement des troupes volontaires, il devint vite évident que cela serait impossible. Lorsque la guerre fut déclarée, Wilson demanda à l'armée d'augmenter à un million de soldats. Mais six semaines après la déclaration de guerre, seulement 73 000 hommes s'étaient portés volontaires pour le service.


Selon les lignes directrices établies par la Selective Service Act, tous les hommes âgés de 21 à 30 ans devaient s'inscrire pour éventuellement être sélectionnés pour le service militaire. À la demande du Département de la Guerre, le Congrès a modifié la loi en août 1918 pour élargir la tranche d'âge à tous les hommes de 18 à 45 ans. À la fin de la Première Guerre mondiale, quelque deux millions d'hommes se portèrent volontaires pour diverses branches des forces armées et quelque 2,8 millions d'hommes avaient été conscrits. Cela signifie que plus de la moitié des 4,8 millions d'Américains qui ont servi dans les forces armées ont été conscrit. Un total de 24,8 millions d'hommes étaients inscrits aux Sélect Service Act à la fin de la guerre. 

Dans le même ordre d’idée, un total de 37,550 Amérindiens furent inscrits pour le Select service Act. Le chiffre de 17,313 est aussi avancé, issus des travaux de Jennings C Wise, mais ils n’incluraient que ceux ayant la citoyenneté Américaine. Dans la réalité, 6,009 d’entre eux furent conscrits.

S’il n’y avait aucun doute sur le statut d’un indien, il devait être classé comme non citoyen. Par conséquent, lorsque plusieurs jeunes de la réserve Pala désirent s’inscrire, le surintendant informe le conseil de bande de leur exemption a l’enregistrement. Le conseil répondit que les jeunes étaient désireux de s’enregistrer et s’entrainer et ne souciaient pas d’être exemptés.

Alors que la guerre trainait en longueur, les surintendants ont préciser aux indiens qu’ils pouvaient renoncer à leur statut de non citoyen. Ils devaient également être assurés que l’enregistrement d’un indien ne l’engager pas à un service militaire et que seuls ceux qui n’ont personne à charge seraient appelés.

A en juger par les enregistrements des affaires indiennes après la guerre, de nombreux soldats avaient des personnes a charges et avaient échouer les épreuves physiques. Près des deux tiers des conscrits de la réserve indienne Seger ont échoué au test physique, comme les trois quarts des Winnebagos, qui pourtant se sont massivement portés volontaires pour le 6th Nebraska Infantry.

Les règles d’exemption ne s’appliquaient pas aux indiens vivant hors réserve et aucun test juridique simple existait pour déterminer le statut de citoyenneté pour les indiens. Il a fallu plusieurs lignes directrices du bureau des affaires indiennes. La langue joua également un rôle important et ce n’Est qu’après la directive MID9lg8 et plusieurs cas de désertions, dut à un manque de compréhension, que le bureau des affaires indiennes commença à recruter des interprètes pour l’enregistrement et les pensions.

Il y eu également de sérieux incident contre la conscription dans les derniers jours de la guerre. En juin 1917, les efforts pour enregistrer les Navajos et les Utes furent suspendues après que de nombreux indiens entamèrent une dance de guerre et promirent de bruler la ville de Ignacio au Colorado. L’année suivante, quelques 200 Creeks, mécontent que leurs fils furent conscrits, s’Armèrent et tuèrent 3 fermiers, avant d’engager une escarmouche avec la milice locale.


La question qui soulève la plus vive controverse parmi les peuples autochtones du Canada au cours des deux guerres mondiales est la conscription, ils considèrent que le service militaire ne devrait pas leur être imposé. En 1917, après l’éclatante victoire du Corps canadien à la crête de Vimy, le gouvernement fédéral, qui manque cruellement de troupes outre-mer, décide que la conscription est devenue nécessaire. Lorsque la Loi du Service Militaire est initialement rédigée, les autorités gouvernementales ne prévoient rien pour le cas particulier des Indiens.

Or, les communautés indiennes ne tardent pas à réagir, et l’avalanche de lettres de la part d’Indiens et d’agents des Sauvages exigeant que les Indiens inscrits soient exemptés de conscription prend le département des Affaires des Sauvages au dépourvu. « Je ne connais aucun motif général permettant de soustraire les Indiens au service militaire ou de les en exempter », déclare D.C. Scott dans un premier temps, ce qui signifie que les Indiens, au même titre que quiconque au Canada, seront conscrits.

Finalement, les pressions soutenues des Autochtones auprès du gouvernement portent leurs fruits. Le Cabinet, par un décret (C.P. 111) qu’il promulgue le 17 janvier 1918, soustrait les Indiens à l’application de la Loi du Service Militaire. Les Indiens peuvent cependant être appelés à jouer un rôle de non-combattant au Canada, mais ce décret leur permettra plus facilement de demander à être dispensés de service, pour travailler en industrie ou en agriculture. Des indiens inscrits seront au final conscrit et envoyer en Europe au sein des unités de soutien, médical, forestier ou de railway. Certains comme Amickons Vincent, de la bande Golden Lake en Ontario, seront tout même envoyés au front et blessé.

En tout, près de 1 000 autochtones Canadiens seront conscrits.

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La plupart des Amérindiens s’enrôlèrent pour les mêmes raisons que les autres Canadiens et Américains – patriotisme, goût de l’aventure ou, tout simplement, pour avoir des revenus réguliers – mais « l'esprit du guerrier » existait encore chez certaines tribus, particulièrement chez celles des régions les plus éloignées.

Les anciens prenaient soin d’amener les jeunes à s’enrôler pour l’empire et la mère patrie En Ontario, le chef F. M. Jacobs, de Sarnia, fit savoir à Duncan Campbell, surintendant-général adjoint des Affaires indiennes, que son peuple était disposé à porter « assistance à la mère patrie à l’occasion de la lutte qu’elle mène en Europe. La race indienne est, en principe, loyale à l’Angleterre ; cette loyauté fut créée par la plus noble reine qui vécut jamais, la reine Victoria. »

C’est un fait, les Amérindiens ont participé à la première guerre mondiale dans une mesure aussi grande que les Blancs, et cela a eu un impact important sur leur place au sein des nations.

Les recrues qui proviennent de communautés isolées se butent à des barrières linguistiques dès le moment où commence leur entraînement dans les grands centres. Certains, comme l’Anishnaabe William Semia, originaire du Nord de l’Ontario – qui parcourt plus de 400 kilomètres pour s’enrôler  – ont tout de même la chance de rencontrer d’autres recrues autochtones qui suivent leur entraînement de base et qui sont en mesure de les aider. Semia finit par maîtriser l’anglais et il combattra dans les tranchées boueuses de Passchendaele.

L’appui des collectivités ne fut pas unanime, certains conseils de bande refusèrent d’aider l’effort de guerre allié, à moins que la Grande Bretagne ne leur reconnaissance le statut de nation indépendante.

 

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SERVICE OUTRE MER :

La totalité des soldats engagés ne servirent pas en dehors du continent Américain. Sur les 5,3 millions de Nord-Américain ayant servis les forces armées, un peu plus de 2, 4 millions servirent outre-mer.

Sur les 21 104 Amérindiens, un peu moins de 7,000 d’entre eux servirons outre-mer.

Le front se trouvant principalement en Europe, il est logique de retrouver les soldats Amérindiens en France et en Belgique. Certaines tombes se retrouvent au Royaume Uni et au Canada, dût aux blessures et aux maladies, mais pourquoi des tombes en Turquie et en Égypte ? David Arthur Bernard, membre de la bande de la réserve Oweekayno, Colombie Britannique, commanda un navire de transport sur l’Euphrate, en Mésopotamie. Le Sapeur Bolduc Joseph Telesphore, Cree originaire du Québec, s’enrôla le 21 juin 1916 dans un bataillon de construction et fut envoyer en France jusqu’en juin 1918. En septembre 1918, son unité fut transférée dans le Corps Expéditionnaire en Mésopotamie et envoyer vers la Palestine. Il ne se rendra pas à destination, le sapeur Bolduc mourra de malaria le 25 octobre 1918 à l’âge de 34 ans. Il est enterré à Alexandria, en Égypte.

Le cas du Sergent Michelin Joseph, Inuit de Terre Neuve est aussi héroïque. Enrôler dés décembre 1914 dans le régiment de Terre Neuve, il combat à Gallipoli en Turquie, ou il fut blessé une première fois. Son unité est transférée sur le front français, et se retrouve blessé une seconde fois durant la bataille de Gueudecourt. Démobiliser pour raison médicale en avril 1917 et renvoyer au Canada, il s’enrôle à nouveau des décembre 1917 dans le Corps forestier Canadien et servira jusqu'à la fin de la guerre.

Mcmaster William Donald, Colville, fit partie des Marines Américains envoyés à Haïti pour combattre une insurrection.

Alex Graham, Santee Sioux, fit partie de ces milliers d’indiens qui servirent dans la marine pour participer à l’effort des convois et la destruction des sous-marins allemands. Le pompier première classe Clarence W Bizer, Lummi, serva a bord de trois navires différents et combattit à cinq reprises contre des sous-marins. L’officier de troisième classe, Juan Devilla, Mission Indian, rapporte que son convoi fut attaqué à deux reprises par un sous-marin lors de son voyage de Cuba vers la Virginie.

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A la surprise de beaucoup de commandant, les soldats indiens s’adaptent facilement aux équipements complexe et a l’apprentissage des autres langues et sont de valeureux soldats, dont voici quelques exemples :

Joe Young Hawk, qui est le fils d’un des scouts Arikara qui servit Custer, fut blessé et fait prisonnier. Il s’échappa après avoir tué trois de ses gardiens et captura deux autres. Malgré ses blessures par balles aux deux genoux, il parvint à ramener les 2 prisonniers allemands vers les lignes américaines.

En août 1917, durant la bataille de la colline 70, au nord de Lens, le soldat Andrew Anderson, indien Cri de Punnichy (Saskatchewan), mérita la médaille militaire. Le 15 août 1917, le soldat Anderson accompagna la major Warren à travers le no man’s land, sous un feu exceptionnellement nourri. Il aida à établir le tracé des tranchées de communications qui devaient être creusées et mena cette tâche à bien en dépit des obus qui éclataient tout autour de lui. Son mépris absolu du danger était un exemple magnifique de sang-froid et de détermination. Plus tard, lors de la même mission, il transporta des blessés hors de la zone de feu et, tout au long de l’engagement, apporta une aide inestimable au groupe de mission et aux blessés.

Dan Pearson, de la bande Metlakatla (Colombie-Britannique) mérita la médaille militaire, et Edwin Victor Cook, de Alert Bay, fut décoré de la médaille de conduite distinguée. Aucun des deux, malheureusement, ne survécut à la guerre : Pearson succomba à la pneumonie et Cook fut tué au combat.

Un Mi’kmaq du Québec, Jerome Frank Narcisse, reçut sa première médaille militaire pour son action du 27 au 30 novembre 1917 près d’Avion, où il repoussa 2 attaques ennemies alors qu’il était blessé. Il sera l'un des deux Autochtones Canadiens a recevoir trois fois la Médaille Militaire, honneur reçu par seulement 39 Canadiens !

Alexander et Charles Smith, deux frères de la bande Cayuga des Six Nations de l’Ontario, se sont enrôlés trois mois après le déclenchement de la guerre. Ils avaient tous deux servis dans la milice, et ils ont été désignés officiers. En septembre 1916, Alexander s’est mérité la croix militaire pendant la bataille de la Somme. Il a contribué à la capture d’une tranchée ennemie et de 50 prisonniers, même s’il avait été enterré deux fois sous la terre soulevée par les explosions de bombes. Charles a obtenu la croix militaire en France le 9 novembre 1918. Son peloton est lui ont arrêté les sapeurs ennemis qui se préparaient à faire exploser une mine, et ils ont capturé une position de mitrailleuse plus tard dans la journée.

 

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DECORATIONS

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20 Médaille de conduite distinguée

Canadian

7 Croix Militaire

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124 Médaille Militaire

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1 Royal Red Cross 2nd Class

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5 Mention in Dispatches

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26 Distinguished Service Cross

Navy

1 Navy Cross

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7 Silver Star

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14 Purple Heart

St

3 Russian Cross of St George 4th Class
 

Legion honneur

3 Légion d'honneur Francaise

Medaille militaire 3e republique france

1 Médaille Militaire Francaise

Frenchwarcross

24 Croix de guerre Francaise

Belgian

3 Croix de guerre Belge

Poland

1 Order of the Black Star of Poland

 

 

Le record d'autres Indiens dans l'armée canadienne donnent aussi crédit à leurs compétences exceptionnelles en tant que tireur d’élite. L’Ojibway Lance caporal Johnson Paudash, Hiawatha de l' Ontario, a amassé 88 morts et a remporté la médaille militaire. Lance caporal John Ballendine, un Cree de Battleford, Saskatchewan, a terminé la guerre avec cinquante-huit morts. Soldat Philip Mcdonald, un Mohawk d'Akwesasne, a été crédité de quarante morts, avant d'être tué le 3 janvier 1916. Enfin, le soldat patrick Riel, petit-fils de Louis Riel, a accumulé trente-huit encoches. Il a été tué onze jours après Mcdonald. D'autres tireurs d'élite remarquables étaient les frères Ojibwa Pete et Sampson Comego, l’Ojibwa Roderick Cameron, et George Stonefish, un Delaware de Moraviantown, Ontario. Sampson Comego a été tué le 10 novembre 1915, mais dans sa courte période de service il a compté vingt huit tuer.

 Le Métis Henry Norwest se distinguera aussi comme tireur d’élite. « Il lui est arrivé de devoir attendre deux jours durant parce que deux tireurs ennemis avaient entendu le bruit de son arme, et de faire comme s’il était l’un des leurs, sachant que l’ennemi soupçonnait sa présence », de rappeler l’un de ses camarades après la guerre. « Finalement, il les prendra tous deux par surprise, à 15 minutes d’intervalle. » Le caporal suppléant Norwest portera officiellement 115 coups mortels et sera décoré de la Médaille militaire avant de tomber sous un tir ennemi en août 1918.

 

 

CWGC et ABMC : Enterrer les morts ...

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, Fabian Ware, responsable pédagogique en Afrique du Sud et membre du Rio Tinto Group, trouva qu'il était trop âgé pour rejoindre l'Armée britannique. Il avait alors 45 ans. Il usa de son influence auprès de son ami Alfred Milner pour obtenir le commandement d'une unité mobile de la Croix-Rouge. Il arrive alors en France en septembre 1914. Il fut alors frappé par l'absence d'une quelconque directive concernant l'identification des tombes des soldats tombés. Il se fixa pour but de remédier à cela en créant une organisation au sein de la Croix-Rouge. Cette organisation fut incorporée à l'Armée britannique en 1915. En octobre 1915, la nouvelle Graves Registration Commission avait enregistré plus de 31 000 tombes et 50 000 en mai 1916.

 

L'organisation ne se contentait pas d'enregistrer les informations concernant les tombes mais répondait à de nombreuses demandes d'information ou des demandes de photos de tombes. En 1917, environ 12 000 photos avaient été envoyées. La guerre continuant son cours, Ware fut alors préoccupé par ce qu'allaient devenir ces tombes après le conflit. Il fit alors appel au roi Édouard VII avec l'aide duquel il soumit un mémoire à ce sujet à l'Imperial War Conference. Le 21 mai 1917, l'Imperial War Graves Commission est créée par charte royale avec le prince de Galles comme président et Ware comme vice-président, rôle qu'il tiendra jusqu'en 1948.

 

Un comité sous la direction de Frederic Kenyon, directeur du British Museum, présenta un rapport en novembre 1918 sur comment les cimetières devaient être développés. Les décisions-clés de ce rapport étaient celles-ci :

 

— les corps ne devaient pas être rapatriés ;

— les mémoriaux ne devaient présenter aucune distinction de classe entre les soldats.

Après un débat au Parlement le 4 mai 1920, les conclusions de Kenyon sont acceptées.

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Trois des plus grands architectes du moment, Herbert Baker, Reginald Blomfield et Edwin Lutyens ont reçu la mission d'imaginer les cimetières et les mémoriaux. Des essais de cimetière ont été construits en France (Le Tréport, Forceville et Louvencourt). Tous trois furent finis en 1920. Le cimetière de Forceville fut alors considéré comme le plus réussi avec les pierres tombales uniformes, la croix du Sacrifice de Blomfield et la pierre du Souvenir de Lutyens. C'est ainsi que fut établi le modèle de tous les autres cimetières.

 

À la fin de l'année 1919, la commission avait dépensé 7 500 livres sterling. Cela augmenta à 250 000 livres en 1920 lorsque la construction des cimetières et des mémoriaux s'est accrue. En 1923, 4 000 pierres tombales par semaine furent envoyées en France. En 1927, la majorité des constructions étaient achevées — plus de 500 cimetières avaient été construits avec 400 000 pierres tombales et 1 000 croix du Sacrifice.

 

Dans certains cas, les petits cimetières furent fermés et les tombes transférées dans des cimetières plus grands qui furent agrandis lorsque les recherches sur les champs de bataille furent engagées. Au début de 1916, Ware prit contact avec les Jardins botaniques royaux de Kew afin de fleurir les cimetières. Le programme de construction des cimetières fut achevé en 1938.

 

Fondée par le Congrès des États-Unis en 1923, L'American Battle Monuments Commission est une branche autonome du pouvoir exécutif du gouvernement américain. Elle a pour mission de conserver la mémoire des sacrifices et des exploits des forces militaires américaines là où elles servirent depuis le 6 avril 1917, date de l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale. La Commission est responsable de l'étude, de la construction et de l'entretien permanent des cimetières militaires et monuments américains établis en dehors du territoire des États-Unis, de même que la supervision de monuments érigés à l'étranger par des citoyens ou associations américaines tant publiques que privées, et d'encourager ceux-ci à les maintenir en état.

Contrairement au système Britannique, les États unis accepter le retour des corps des soldats durant les années 1920.

 

C’est pour cette raison que l’on trouve 732 tombes de soldats Amérindiens en Europe, dont la majorité dans le Nord de la France et en Belgique.

Le même système sera appliqué durant la 2eme guerre mondiale.

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Des unités entièrement indiennes furent créées durant la guerre, incluant la très célèbre compagnie E du 142nd infantry. Même s’ils furent dans une immense unité blanche, les indiens combattaient et travaillaient ensemble. 20 soldats du dakota du sud formèrent leur propre unité d’éclaireur qu’ils appelèrent ‘’ the border patrol’’, des étudiants du Carson Indian School s’enrôlèrent ensemble dans le 283eme escadron aérien à San Diego, et 6 volontaires du Pierre Indian School servirent dans la même batterie d’artillerie.

Contrairement au 114e bataillon Canadien qui était lié à l'unité de milice a moitié amérindienne des 37eme Haldimand, le 107e n'a pas bénéficié d'une telle relation. Complet avec une bande de pipe et de tambour et la marche de régiment, plus de 500 de ces soldats étaient indiens. Cependant, contrairement à la 114e, tous les officiers de la 107e, sauf un, étaient blancs. Beaucoup de soldats indiens de la 107e ne parlaient pas, ou parlaient très peu, anglais et ils venaient d'une variété de nations, principalement la confédération Blackfoot, Cree et Ojibwa. Pour remédier à cette situation, Campbell, le fondateur du bataillon, a souvent donné des cours de formation et a dirigé des questions administratives et disciplinaires, en langues indiennes, car il parlait couramment les dialectes des Cris et des Objiwa. L'instruction en anglais a également été donnée aux soldats indiens dans le bataillon. Le 107e avait un insigne de casquette qui incarnait sa configuration indienne. Il était composé d'une couronne portant le numéro du bataillon, renforcée par un arrière-plan d'un loup qui traînait.

La 114e a été rompue en novembre 1916, pour renforcer d'autres unités, y compris la 107e. Peu de temps après son arrivée en Angleterre, le 1 er février 1917, le 107e contenant plus de cinq cents Indiens, fut officiellement convertis en bataillon pionnier. À cette époque, tous les bataillons canadiens nouvellement formés étaient en train de se décomposer en renforts. Le 28 mai 1918, après un an de service, le 107e fut dissous et ses membres dispersés dans la 1re Brigade du génie canadien.

Un certain nombre d'autres bataillons remontés après décembre 1915 avaient également un pourcentage élevé d'Indiens, bien qu'aucun rivalise avec le 114e et le 107e.

 

Leur relation avec les soldats blancs fut somme toute assez bonne, avec un ensemble de bon stéréotype. ‘’ je dois être le seul officier indien dans le camp. Les gens veulent me rencontrer par curiosité’’ signalera un élève de Carlisle.

Avec toute la publicité faite autour de l’héroïsme amérindien en Europe, un médecin du Service Indien fut surpris de trouver une victime stoïque face au chaos. Pour lui, ceci réfute toutes théories de système nerveux faible ou de lâcheté comme étant la cause de ce stress.

Certains succès des indiens furent crédités par la peur que les allemands avaient. Cette peur fut créée par la tournée européenne du Wild West Show, très populaire au début des années 1900 ; et par les livres de Karl May, écrivain allemand. L’auteur écrivit une série de livre sur l’ouest américain. L’un des héros de ces livres fut un apache nommé Winnetou. Bien que décris comme noble et courageux, il était également connu comme un homme cruel envers ses ennemis, incluant le scalping et la torture. Il décrivait également l’indien comme brandissant un tomahawk et coupant les doigts pour le plaisir.

L’image perçus par les allemands était si épeurant, que le commandement américain, dans le but de démoraliser l’ennemi, préconisa d’envoyer les soldats patrouillaient la nuit habiller comme des indiens.

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45 Femmes servirent en tant qu' infirmière au sein de la Croix Rouge, du Corps Médical Canadien et du Army Nurse Corps. 12 d'entre elles ont servis en Europe au sein du U.S army nurse corps.

Constance madden

 

Les plus connus et apprécier aspect du service amérindien pendant la 1ere guerre mondiale est probablement l’utilisation des langues indiennes pour envoyer des messages codés. La première utilisation connus du système des code tankers, sous le feu ennemis, fut des Cherokees au sein du 105th Field signal battalion, 30th infantry Division, servant au côté des britanniques dans la Somme, début octobre 1918 ( voir la section sur les code talkers sur ce site). Cette unité fut temporairement placer sous commandement Britannique. Un officier allemand capturer confessa que son personnel d’intelligence fut complètement confus par le langage indien et ne permis aucun bénéfice pour la bataille.

Au moins 11 nations différentes ont fournis plus de 105 Code Talkers durant la 1ere guerre mondiale, principalement durant l’offensive Meuse Argonne dans les 2 derniers mois de la guerre.

 

Les soldats amérindiens se distinguent dans d’autres rôles militaires et il s’en trouve au sein de bataillons de pionniers, de forestiers et de manœuvres, ainsi que dans les troupes ferroviaires, le Service vétérinaire, l’Intendance militaire et le Génie. Du fait de leur instruction limitée, peu d’Amérindiens peuvent aspirer au grade d’officier, mais beaucoup deviennent sous-officiers : caporaux, caporaux suppléants et sergents. Dans les rôles de leadership qui leur sont confiés, ils  instaurent la confiance et démontrent autant de compétence et d’intelligence que leurs camarades blancs. Quelques-uns obtiennent le titre d’officier, souvent à cause de leur valeur au combat.

 

En ordre de grandeur de grade, on compte de nombreux officiers parmi les Amérindiens :

1 Major Général

2 Colonel

3 Lieutenant Colonel

10 Major

40 Capitaine

72 Lieutenant

 

William Newell, un Mohawk de Syracuse, étais l’interprète français pour le General Pershing. Pablo Herrera, Pueblo, commandait un escadron de ballon d’observation. 1/3 des Sioux Oglala servirent au sein de la cavalerie, puis au sein des blindés ; la plupart des volontaires de Red Cliff au Wisconsin, servirent la police militaire.

On compte même sur le cas de Leo Maguire, un osage, qui étais capitaine … dans l’armée française !

Bien qu’il n’y ait pas de modèle cohérent dans le choix des branches de service, on peut noter qu’une large proportion d’indiens se sont portés volontaires pour l’aviation, et un indien de l’Oklahoma, Flowbert Richester, fut un ace de l’Escadrille Lafayette avec 7 victoires. 5 Osage servirent dans un escadron, incluant le lieutenant Clarence Soldani. Roy Lewis, Cherokee de l’Oklahoma, était un mécanicien pour l’aviation Française. James David Moses et Oliver Milton Martin, de Grand River, et par John Randolph Stacey de Kahnawake servirent au sein du Royal Flying Corps et sont probablement les seuls a avoir reçu un  brevet d’officiers dans l’armée de l’air britannique en 1914-1918

 

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En service :

5 dans l'armée Française

162 au sein du Regiment de Terre Neuve

17 au sein de la Royal Flying Corps et 102 dans le Corps Aérien des Etats unis.

243 dans les forces de la navy.

 

Les indiens furent impressionnés par l’étrangeté et la pauvreté des autres pays. Fletcher Farley écrivit à propos de la densité et la petitesse des fermes françaises :

‘’ vous devriez les voir couper du foin ici. Ils coupent ce foin et cette luzerne avec une faux à la main, et le transporte avec un cheval attaché à un wagon et qui transporte autant de foin que Bill Sharp pouvait en fournir avec une seul pelleté pendant nos récoltes. Vous ne voyez jamais une mauvaise herbe dans les champs, parce qu’il n’y a aucune chance pour eux de grandir au vu de la façon qu’il travaille à les détruire. La plupart des exploitations agricoles sont aussi grandes que votre jardin à la maison.’’

 

La guerre a affecté tout le monde sur les réserves indiennes, pas seulement les hommes qui ont servi. Plus de cinq mille adultes indiens et quelque trente mille étudiants indiens se seraient inscrits à la Croix-Rouge, et des clubs de réservations féminines ont tricoté des chaussettes et des chandails pour la Croix-Rouge. Les jardins de guerre et les campagnes d'épargne ont été encouragés par le Bureau des affaires indiennes. Des étudiants indiens du secondaire ont été recrutés pour assembler des véhicules militaires à l'usine de Ford Motor Company à Détroit, qui avait commencé un programme d'apprentissage des Indiens en 1915, ou mis à travailler aux chantiers navals de l'île Hog. De nombreuses communautés autochtones Canadienne souhaitent ardemment contribuer par tous les moyens possibles. Leurs dons au Fonds patriotique deviennent matière à propagande ; des affiches font valoir que les peuples autochtones sont si généreux que les autres Canadiens devraient leur emboîter le pas.

Cato Sells se vantait souvent de l'achat enthousiaste de Liberty Bonds par les Indiens, qui aurait dépassé les 25 millions de dollars à la fin de la guerre, soit près de 100 dollars par habitant.

Des représentants du gouvernement Canadien comme D.C. Scott apportent la preuve, statistiques à l’appui, que même s’ils sont souvent pauvres, les Autochtones contribuent généreusement à l’effort de guerre. Les montants varient grandement ; ils vont des 7,35 $ donnés par les enfants de la réserve John Smith, à plus de 8 000 $ provenant de l’agence de File Hills. Même les dons les plus modestes sont remis du fond du cœur. Les Sioux d’Oak River envoient leur don de 101 $ directement au Roi, et déclarent : « Personne ne nous l’a demandé ; nous le faisons de notre plein gré ; c’est peu ; mais nous offrons ce don de tout coeur ».

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Lors de la cérémonie de la tombe du soldat inconnue américain, le 11 novembre 1921, le chef des chefs, Plenty Coups fut invités à représenter les amérindiens. Dans sa grande tenue indienne, il déposa un bâton a coup et une coiffe de guerre dans la tombe.

Levant les mains au ciel il s’adressa à une foule de 100 000 personnes présentes :

‘‘Je me sens honoré que l'homme rouge

participe à ce grand événement, car il montre que les milliers d'Indiens qui ont combattu dans la grande guerre sont appréciés par l'homme blanc. Je suis heureux de représenter tous les Indiens des États-Unis pour placer sur la tombe de ce noble guerrier ce bâton et ce bonnet de guerre, chaque plume d'aigle de cette coiffe représente un acte de bravoure de ma vie. j'espère que le grand esprit accordera que ces nobles guerriers n'ont pas renoncé à leur vie en vain et qu'il y aura la paix pour tous les hommes présent. C'est l'espoir des Indiens et de ma prière.’’

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Date de dernière mise à jour : 31/05/2019